Un portrait éclairant de ce nouveau métier, diffusé à partir de vendredi 24 novembre sur la plateforme France.tv Slash, en marge de la série d’Iris Brey, Split.
C’est une profession inédite qui s’invite sur les plateaux de tournage et qui n’existait pas il y a encore quelques années : les coordinateur·rices d’intimité sont chargé·es de superviser les scènes de sexe au cinéma et à la télévision et de s’assurer du bien-être des interprètes. Ils et elles seraient apparu·es en 2008, sur les planches de théâtre américaines, mais seules trois femmes exerceraient à ce jour ce métier dans les pays francophones, selon le Centre national du cinéma (CNC). Sex is Comedy, la révolution des coordinatrices d’intimité, le documentaire réalisé par Édith Chapin suit l’une d’entre elles, Paloma García Martens, ex-habilleuse embauchée sur Split, la série de l’autrice Iris Brey, diffusée à partir de ce vendredi sur Slash.
En quoi consiste exactement cette activité ? Le documentaire suit pas à pas le travail quotidien de Paloma García Martens, ponctué de réunions préparatoires avec la cinéaste et de répétitions avec les comédiennes, ainsi que de discussions sur leurs limites. Dans la série d'Iris Brey, Split, le personnage principal, une cascadeuse, interprétée par Alma Jodorowsky a des rapports sexuels avec l’actrice qu’elle double, jouée par Jehnny Beth. La cinéaste et la coordinatrice d’intimité évoquent ensemble le scénario, le sens de la scène et ce qui doit ou non être montré à l’écran. Il s’agit d’une scène d’éjaculation féminine pour laquelle la réalisatrice dit avoir peu de références visuelles, en dehors du porno. Les deux actrices se prêtent alors à des exercices de respiration, des jeux de regard et de toucher afin de préparer au mieux la rencontre sexuelle à l’écran. En plus de ces techniques chorégraphiques, Paloma García Martens utilise des accessoires pour assurer la sécurité des interprètes, comme une culotte avec cache-sexe souple, barrière pour éviter tout contact et échange de fluides indésirables.
“Cela peut être compliqué ou dangereux de faire ces scènes-là,” détaille Paloma García Martens. Car si les détracteur·rices de ce métier évoquent une possible “censure” (on ne pourrait plus faire des films comme on veut) ou vantent les mérites de l’improvisation, plusieurs comédiennes interviewées défendent au contraire la nécessité de cette profession nouvelle. À la suite d’une scène intime mal préparée, Jehnny Beth raconte ainsi avoir été “terrifiée” sur un tournage, à l’âge de 17 ans, et n’avoir pas refait de cinéma pendant dix ans. Une autre actrice interrogée, Ana Girardot, rapporte pour sa part s’être sentie “utilisée” lors d’une scène de sexe. En attendant, l’ADA, l’Association des acteur·rices, fondée pour prévenir les violences sexistes et sexuelles chez les interprètes dans le milieu du cinéma, réclame au CNC une véritable formation pour les coordinateur·rices d’intimité. To be continued.
Sex is Comedy, la révolution des coordinatrices d’intimité à partir du 24 novembre, France.tv Slash.
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