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Six films d’horreur fémi­nistes à voir pour Halloween

Pour Halloween, Causette vous conseille six films d’horreur féministes, loin des clichés stéréotypés de l’étudiante en jupe ultra courte massacrée par le méchant sadique dès les premières minutes.  

On peut être d’accord sur une chose : Halloween ne serait pas Halloween sans une bonne dose de films d’horreur. Mais peut-on regarder des films où les personnages féminins ne sont pas encore et toujours coincés dans des stéréotypes sexistes ? C’est-à-dire être soit la bimbo sexy et écervelée massacrée par un sadique – pensée émue pour le personnage de Paige, joué par Paris Hilton dans La Maison de cire (2005) dont les rares apparitions à l’écran ne consistent qu’à s’époumoner. Ou être la final girl, dernière survivante parce que trop intelligente et réservée – et souvent vierge donc – pour crever en premier. Qu’elles soient l’une ou l’autre, les femmes sont toujours destinées à mourir ou, au mieux, être sauvées in-extremis par un homme. Mais heureusement pour nous, il existe tout de même une flopée de films dans lesquels horreur, fantôme et épouvante riment aussi avec féminisme. Causette vous a concocté une liste sanguinolente – et non exhaustive – aux petits oignons. Prêt·es à frissonner ?

Jennifer’s body, de Karyn Kusama, 2009

Tous les garçons du lycée veulent coucher avec Jennifer (jouée par Megan Fox) une sublime cheerleader américaine, légèrement agaçante sur les bords. Elle est tout l’inverse de son introvertie de meilleure amie Anita (campée par Amanda Seyfried). Leur vie – et leur amitié – bascule lorsque les mecs d’un groupe de rock sataniste sacrifient sans vergogne Jennifer en offrande à Satan pensant qu’elle est vierge. Sauf que manque de bol, Jennifer n’est plus vierge. Elle survit à l’agression pour se transformer en démon vengeresse, croqueuse d’hommes, au sens propre du terme. L’adolescente devient encore plus sexy et pour le rester, elle doit désormais bouffer du lycéen prépubère au dîner.

Pourquoi on le regarde ? Le film aborde les thèmes de la virginité, du slut shaming, de l’amitié et de la bisexualité. Aussi, les victimes sont cette fois uniquement des garçons. À sa sortie en 2009, le teen movie a eu bien du mal à trouver son public et a vite été relégué dans le camp des navets cinématographiques, réduisant le personnage de Megan Fox à une simple bimbo. Il faudra attendre l’ère post-#MeToo pour que le film trouve enfin ses lettres de noblesse. 

Mister Babadook, de Jennifer Kent, 2014

Depuis la mort brutale de son mari dans un accident lorsqu’il l’amenait à la maternité, Amelia, élève seule son fils de 6 ans, Samuel. Le petit garçon se comporte de manière étrange et souffre de terreurs nocturnes. Les choses empirent lorsque Samuel trouve un livre pour enfants un peu creepy et qu’il libère sans le vouloir le croquemitaine terrifiant qui le renferme.

Pourquoi on le regarde? Le film aborde avec brio le thème de la maternité comme rarement dans le cinéma d’horreur. La réalisatrice, Jennifer Kent, pose cette question indicible pour beaucoup : peut-on détester son enfant ? Dans le film, Amélia oscille constamment entre amour et haine, ne pouvant s’empêcher de tenir son fils responsable de la mort de son mari. Des difficultés financières, un isolement social et la menace de plus en plus forte du placement de Samuel par les services sociaux viennent noircir le tableau. En bref, une plongée psychologique effrayante où la figure maternelle censée être protectrice devient à son tour une menace.

Pearl, de Ti West, 2022

L’intrigue se déroule en 1918 dans la campagne reculée du Texas où Pearl, jeune femme obnubilée par son rêve de devenir une star de cinéma, est contrainte de passer ses journées à prendre soin de son père infirme et à endurer la rigidité cruelle de sa mère. Dotée d’un appétit pour le subversif et avide de goûter au glamour et à la liberté, Pearl sombre peu à peu dans la violence aveugle quand elle voit ses ambitions limitées.

Pourquoi on le regarde ? Chose rare dans le monde du film d’horreur, Pearl met en scène une jeune femme qui ne fera pas office de final girl mais bien de protagoniste sanglante. Porté par le jeu naïf et terrible de l’actrice Mia Goth, le film érige sous nos yeux une anti-héroïne d’anthologie. 

Grave, de Julia Ducournau, 2016

Grave est le premier long-métrage de la papesse française du film de genre, Julia Ducournau. Œuvre gore à souhait, Grave suit l’histoire de Justine, adolescente surdouée – interprétée par la brillante Garance Marillier – alors qu’elle débute sa première année en école de véto. Végétarienne depuis sa naissance, Justine se heurte rapidement au bizutage de ses camarades et de sa sœur aînée, également étudiante vétérinaire. Elle est forcée à avaler de la viande crue pour la première fois. S’ensuit une sombre dégringolade aux airs de rêve fiévreux durant laquelle Justine se retrouve tiraillée entre son humanité et sa véritable nature… effroyable.

Pourquoi on le regarde ? Julia Ducournau est une réalisatrice de génie dans un registre cinématographique largement dominé par les hommes, le film de genre. Peu avare de scènes à la fois esthétiques et abominables, la réalisatrice a obtenu en 2021 la Palme d’or pour son film Titane. Dans Grave, elle s’approprie le narratif du passage de l’enfance à l’âge adulte et le régurgite façon Cannibal Holocaust

Promising Young Woman, d’Emerald Fennell, 2020 (TW viols, violences sexuelles)

Il existe dans le cinéma d’horreur, un sous-genre assez controversé : le rape and revenge movie. Comprenez par là un film qui repose sur la vengeance plutôt sanglante d’une victime de viol, le plus souvent une femme. Fleuron du genre, I Spit on Your Grave, de Steven R. Monroe (2010), raconte la vengeance sadique et méthodique de Jennifer Hills, une jeune écrivaine violée par plusieurs hommes et laissée pour morte dans une cabane au fond des bois. Dans le film, la scène de viol est particulièrement insupportable, violente et extrêmement longue. Une violence à la limite de l’insoutenable qui illustre l’effet cathartique de la vengeance. Moins violent mais tout autant dérangeant, le Promising Youg Woman, de la réalisatrice britannique Emerald Fennell, où l'on suit Cassie, une jeune femme traumatisée par le viol et le suicide de sa meilleure amie, Nina. Pour la venger, elle sillonne chaque soir bars et discothèques en simulant une ivresse puis tue les mecs qui comptent profiter de son état pour abuser d’elle, après leur avoir fait la leçon sur le consentement et la masculinité toxique.

Pourquoi on le regarde ? Déjà, dans Promising Young Woman, le viol de Nina est évoqué mais n’est jamais montré à l'écran. Le film rappelle aussi que les violeurs sont rarement des prédateurs sauvages attendant tapis dans l’ombre d’une ruelle sombre mais des hommes au contraire “bien sous tout rapport”. Cassie ne se contente pas d’ailleurs de se venger des agresseurs, elle punit aussi celles et ceux qui encouragent la culture du viol. Si le film dérange c'est qu'il gratte justement là ou ça démange.

Scream, de Wes Craven, 1996

Une petite ville californienne d’ordinaire plutôt tranquille est terrorisée par un serial killer qui massacre des ados, vêtu d’un costume de fantôme et armé d’un long couteau. L’enquête commence lorsque Sidney Prescott, jeune ado dont la mère est morte dans des circonstances troublantes pile un an auparavant, est à son tour prise pour cible. 

Pourquoi on le regarde ? Contrairement aux final girls habituelles des slashers (sous-genre mettant en scène un tueur psychopathe massacrant un·e à un·e un groupe d’ados), l’héroïne transgresse les règles incombant d’ordinaire à son personnage : elle n’est pas sage et réservée. Elle perd sa virginité et ne fuit pas le meurtrier. Au contraire, elle se lance à sa poursuite, bien décidée à découvrir la vérité.

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