98 mon bébé ©Pathé
Sandrine Kiberlain et Thaïs Alessandrin. © Pathé

« Mon bébé », de Lisa Azuelos : le syn­drome du nid vide

Le cinéma français est capable, parfois, de produire de très bonnes comédies familiales ! La preuve avec Mon bébé, de Lisa Azuelos, qui raconte avec humour le désarroi d’une mère alors que sa petite dernière s’apprête à quitter le nid.

Causette : Dix ans après LOL, la relation mère-fille est à nouveau au cœur de Mon bébé. Pourquoi est-ce si important pour vous ? 
Lisa Azuelos : Ce n’est pas mon enfance qui m’a construite, mais ma maternité. Ma relation avec mes trois enfants a même calmé ma relation avec mon enfance. En prenant soin d’eux, ça m’a aidée à prendre soin de mon enfant intérieur en quelque sorte ! En fait, Mon bébé est un hommage que j’ai voulu me rendre… et, surtout, que j’ai voulu rendre de manière générale aux femmes qui s’occupent des enfants. Ne pas oublier que neuf familles monoparentales sur dix sont constituées d’une mère avec ses enfants. L’idée, avec ce film, c’était donc de dire aux mamans : arrêtez de croire que vous faites mal ! Quoi que vous fassiez, c’est bien. Ne serait-ce que parce que vous êtes là. 

Vos films s’inspirent de votre vie, et en plus vous travaillez en famille ! Ainsi, Thaïs Alessandrin, votre petite dernière, interprète Jade… la fille de Mon bébé. Vertigineux ? 
L. A. : Thaïs avait déjà joué dans LOL et dans Une rencontre. Elle a toujours voulu jouer dans mes films, même si elle n’est pas sûre de vouloir devenir une actrice. Là, pour Mon bébé, elle ne m’a pas laissé le choix. Elle m’a dit : c’est moi ! C’est vrai que dès l’écriture, c’était elle. Je fais toujours des films qui suivent ce que je vis. Là, je voulais parler du départ du dernier enfant et de l’explosion de la famille. Tant qu’il en reste un, la cellule se maintient. Après, c’est la fin… De fait, Thaïs, comme son personnage, est partie étudier au Canada. 

Sandrine Kiberlain, qui interprète la mère, est rayonnante, à la fois burlesque, tendre et hilarante…
L. A. : J’ai toujours voulu travailler avec elle. Elle a la folie et l’humour qui correspondent à mon écriture. Le rôle a été écrit pour elle, mais elle a pas mal improvisé aussi. Je l’ai encouragée. Comme j’étais avec ma propre fille sur le tournage, elle m’a beaucoup pompée… Oui, c’était vraiment un biopic en live !

Peu de femmes réalisent, comme vous, des comédies. Comment l’expliquez-vous ? 
L. A. : C’est vrai, les femmes drôles, on les retrouve surtout dans le one-man-show ou comme actrices, rarement comme réalisatrices. À part Coline Serreau. Peut-être parce que la comédie, ça fait des entrées, ça rapporte de l’argent et que l’argent, ça n’est pas dans la tête des femmes ? Mais c’est en train de changer. Moi, en tout cas, je n’avais pas le choix : j’étais seule avec trois enfants, il fallait que je gagne ma vie. Et puis… l’humour a toujours été un moyen de communiquer dans ma famille. Le bouclier parfait !

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