Mai Zetterling, la Pionnière qui venait du froid

Profitez de cet été indomptable pour (re)découvrir en salle quatre films restaurés de Mai Zetterling, cinéaste non moins subversive (et talentueuse) des années 60…

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Mai Zetterling, 1948. ©DR

Le cinéma des années 60, reflet d’une société sous domination masculine, a laissé (très) peu de place aux réalisatrices. On se réjouit donc que Carlotta, distributeur de films du répertoire, ait souhaité faire entendre à nouveau la voix de l’une d’entre elles : Mai Zetterling, pionnière incandescente… bien qu’originaire de la froide Scandinavie. Nul doute que la découverte en salle de quatre de ses œuvres, toutes restaurées et toutes d’une modernité hallucinante, va galvaniser votre été !

Artiste à part entière, cette blonde Suédoise née en 1925 et décédée en 1994 a comme souvent démarré, très jeune, en tant que comédienne avant de tourner des documentaires, puis de se lancer dans la fiction. Elle a drôlement bien fait ! Les Amoureux, son premier long métrage présenté au festival de Cannes en 1965, impose d’emblée son style (un noir et blanc magnifique) et son regard (franc et puissant). Ici, elle nous plonge dans le quotidien de trois femmes sur le point d’accoucher, en 1914 à Stockholm, et qui se remémorent leur enfance, leurs amours déçues, leurs illusions perdues. Un drame subversif. Ailleurs, dans Les Filles (1968), elle accompagne trois comédiennes en tournée (dont Bibi Andersson), qui jouent Lysistrata, pièce « comico-politique » d’Aristophane, et trouvent en leurs personnages un écho troublant à leur propre vie. Une comédie audacieuse. 

En clair, Mai Zetterling n’a eu de cesse de centrer ses récits autour de personnages féminins complexes, et qui font face. Une démarche inhabituelle dans la vieille Europe d’alors, ankylosée dans son machisme puritain, et pas forcément bien reçue ! Il convient donc de donner une deuxième chance à cette pionnière, qui a pris tous les risques, et d’abord celui d’être elle-même.

Les Amoureux (1964), Jeux de nuit (1966), Les Filles (1968), Amorosa (1986), quatre films restaurés de Mai Zetterling, en salle à partir du 9 août.

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