Considérée comme la première grande actrice du cinéma muet européen, la Danoise a su traverser le début du XXème siècle avec un naturel et un anticonformisme étourdissants. La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé lui consacre une rétrospective jusqu’au 13 mai.

Une femme en robe de satin noir danse lascivement autour d’un homme aux airs de cow-boy sous le chapiteau d’un cirque. La femme aux boucles brunes et aux grands yeux sombres encercle l’homme, le ligote au lasso, puis se frotte sensuellement contre lui pendant plusieurs minutes. La scène aurait pu être digne du sulfureux Lars Von Trier si le réalisateur danois était né un siècle plus tôt. Car elle est issue du film muet danois Afgrunden (L’Abîme) sorti en 1910. Il s’agit du premier film d’Asta Nielsen, dans lequel l’actrice danoise de 29 ans campe le rôle d’une vamp provocante déchirée entre deux amants. Il n’en faudra pas moins pour que Asta Nielsen devienne en deux décennies et près de 80 productions, la première grande vedette du cinéma européen muet, si populaire qu’on donna même son prénom à une marque de cigarettes. Aujourd’hui oubliée du grand public, Asta Nielsen revient sur le devant de la scène à travers la rétrospective qui lui est consacrée du 5[…]