Oulaya Amamra : « Ma pas­sion pour Molière est née dans le local à pou­belles der­rière chez moi »

Découverte dans Divines, réalisé par sa sœur Houda Benyamina, elle a obtenu le césar du meilleur espoir. On la retrouve avec joie dans Le Sel des larmes, de Philippe Garrel, et dans Vampires, nouvelle série Netflix.

the salt of tears photocall 70th berlin international film festival germany 22 feb 2020
© David Heerde/Rex/Sipa

Causette : Les livres marquants de la « bibliothèque » de vos parents ? 
Oulaya Amamra : Des livres religieux et des livres de cuisine. J’entends encore le son des casseroles pendant les fêtes, le monde à la maison, les enfants qui chahutent, l’odeur du cumin, les ­tchoulis (bracelets en or de ma mère, que j’ai moi-même). 

Les lieux de votre enfance ?
O. A. : La piscine de Viry-Châtillon [Essonne, ndlr]. J’ai fait des compétitions de natation de 5 à 15 ans. Et aussi le local à poubelles derrière chez moi. Notre MJC avait brûlé alors, pendant des semaines, on l’a « aménagé » en salle de cours avec ma troupe de théâtre. C’est là que j’ai découvert les textes de Molière et qu’est née ma passion pour Le Malade imaginaire.  

Avec qui aimeriez-vous entretenir une longue correspondance ?
O. A. : Avec Philippe Garrel. Je pourrais l’écouter parler d’amour pendant des années. On s’écrirait des lettres. Il n’a pas de portable ! 

Une grande histoire d’amour avec une personne du même sexe.
O. A. : Frances McDormand [Three Billboards]. Je ne connais pas beaucoup d’actrices capables de jouer le désespoir tout en faisant preuve d’humour et sans jamais tomber dans le sentimentalisme. 

Que faites-vous dans vos périodes de dépression ?
O. A. : Je regarde les caméras cachées de François Damiens. Elles me font trop rire, elles m’ont beaucoup inspirée pour le concours du Conservatoire !

Que faites-vous dans vos périodes d’excitation ?
O. A. : Je nage. Dans l’eau, je n’entends plus rien, je me sens invincible comme dans le ventre de ma mère.

Votre remède contre la folie ?
O. A. : Passer du temps avec mes frères et sœurs. Ils me font redescendre très vite ! Pour eux, on pourra commencer à discuter quand j’aurai un oscar.

Vous créez votre maison d’édition. Qui publiez-vous ?
O. A. : Robert de Niro. Ça s’appellerait Le Guide du jeu

Vous tenez salon. Qui invitez-vous ?
O. A. : Mohamed Ali, Diam’s (aka Mélanie), Rihanna, François Damiens, Philippe Katerine, Melha Bedia, Robert de Niro, T-Bag dans Prison Break, Mandela et Homer Simpson. 

Le deuil dont vous ne vous remettrez jamais ?
O. A. : La mort de Mike dans Desperate Housewives. 

Que trouve-t-on de particulier dans votre « chambre à vous » ?
O. A. : Mon cahier des rêves. Et une enceinte, j’aime écouter de la musique quand je prépare mes rôles, quand je fais du rangement ou du sport, c’est une source de motivation. D’ailleurs, chaque personnage a sa playlist.

À quoi reconnaît-on un ami ?
O. A. : On peut parler ensemble aux toilettes. 

Vous démarrez un journal intime. Quelle en est la première phrase ?
O. A. : « Un jour, ma mère m’a dit… » 

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