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Bowling Saturne (©Paname Distribution)

"Bowling Saturne", "La conspi­ra­tion du Caire"… Notre sélec­tion ciné­ma du 26 octobre

Au programme de cette semaine : un thriller brutal avec Bowling Saturne de Patricia Mazuy, un pamphlet politique ambitieux avec La conspiration du Caire de Tarik Saleh et une comédie feel good sur l'éducation avec L'école est à nous d'Alexandre Castagnetti.

(Grosses) boules

À la fois marginale et reconnue, Patricia Mazuy est une cinéaste française qui construit une œuvre farouchement cohérente depuis la fin des années 1980. Très soigné visuellement, son septième long-métrage oppose deux frères (un flic ambitieux et un agent de sécurité inquiétant), qui héritent d’un bowling à la mort de leur père (un chasseur viandard). S’appuyant sur les archétypes virilistes du film noir des années 1950, tout en lorgnant du côté du conte terrifiant, elle livre un thriller brutal, nocturne, étonnant, qui lui permet de dénoncer sans ambages la toxicité masculine et les violences faites aux femmes (scène de meurtre frontale, assez sauvage, à la clé…). Le constat est tragique et d’autant plus foudroyant qu’il est porté par Arieh Worthalter et Achille Reggiani, impressionnants dans leurs rôle de prédateurs troublés, voire décérébrés.

Bowling Saturne, de Patricia Mazuy

L'espion qu'on aimait

Voilà un pamphlet politique des plus audacieux ! Courageux, car il livre une critique sans appel des jeux de pouvoir qui s’exercent de nos jours en Égypte entre le gouvernement et les hauts responsables musulmans. Et puissant, car il nous plonge dans un film d’espionnage mâtiné de récit initiatique. Nul hasard s’il a reçu le prix du scénario à Cannes ! Cela tient à son cadre bien sûr, l’essentiel de l’intrigue se déployant dans l’enceinte de la prestigieuse (et labyrinthique) université Al-Azhar du Caire. Mais cela tient, aussi, à son personnage principal, Adam, un fils de pêcheur aux capacités intellectuelles remarquables, qui se retrouve coincé dans cette guerre d’influence sans pitié. Tawfeek Barhom, son interprète, lui confère une juste naïveté et une belle lumière intérieure. On le voit grandir (et s’affranchir…) littéralement sous nos yeux !

La conspiration du Caire, de Tarik Saleh

Tohu-bohu au bahut

Ahhh, l’école… Voilà un sujet que le cinéma français affectionne, avec ses personnages sous tension (les profs comme les élèves), ses bugs et ses étincelles. Alexandre Castagnetti, l’un des deux acolytes de la cultissime Chanson du dimanche, a pris le parti d’en sourire, façon récré gentiment anar. Son héroïne, une prof de maths en postdépression, va ainsi profiter d’une énième grève pour proposer à un groupe d’élèves désœuvré·es de faire ce qu’ils·elles veulent au sein du collège. Une petite révolution qui ne surprendra pas que les ados ! En dépit d’une mise en scène assez plate, ce feel good movie français se regarde sans déplaisir. Sans doute parce qu’il y est question de partage d’expériences et de mélange… Et probablement parce qu’il est porté par la tendre énergie de ses interprètes, dont la toujours épatante Sarah Suco.

L'école est à nous, d'Alexandre Castagnetti

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