« Beauvoir, l’aventure d’être soi », un docu­men­taire pour com­mé­mo­rer les 35 ans de la mort de l'icône

À l'occasion des 35 ans de la disparition de Simone de Beauvoir, Public Sénat diffuse à 21h ce samedi 17 avril un documentaire inédit : Beauvoir, l’aventure d’être soi.

simone de beauvoir in beijing 1955
© Creative Commons

Ses livres et les idées qu'elle y défend l'ont rendue incontournable, un point de repère théorique, intime et même commercial - de nombreuses marques utilisent son prénom pour se donner des atours féministes ! Aujourd'hui encore et 35 ans après sa mort, Simone de Beauvoir fait toujours figure de référence pour les féministes du monde entier. Mais comment cette femme issue de la bourgeoisie parisienne est-elle devenue une telle icône ? Comment s'est-elle émancipée à une époque où la liberté semblait réservée aux hommes ? C'est précisément à cette question que Fabrice Gardel et Mathieu Weschler tentent de répondre dans leur documentaire Beauvoir l'aventure d'être soi. En 55 minutes, dans une alternance d'images d'archives et de témoignages de féministes, le documentaire revient sur les moments marquants qui ont façonné sa vie. Car, au même titre que sa célèbre maxime sur la construction du genre « on ne nait pas femme, on le devient », « elle n’est pas née Beauvoir. Elle l’est devenue. »

Pour comprendre la lucidité de sa pensée, impossible de ne pas parler de la précocité de l'enfant qui affirme à tout juste six ans n'être « pas qu'un corps. Je suis moi. » Mais aussi de son insatiable envie d'apprendre, qui la fera suivre huit licences différentes. Et plus tard, de l'accomplissement de son rêve : devenir une écrivaine célèbre. Mais les deux documentaristes souhaitent aussi redonner un peu de chaleur à une femme « trop souvent réduite à une militante austère, alors qu’elle était infiniment plus humaine. »

Car son désir farouche de liberté est façonné par ses histoires d’amour et d’amitié. À commencer par la mort de sa meilleure amie d’enfance, Élisabeth Lacoin, dit "Zaza". Comme Simone de Beauvoir, elle est issue de la bourgeoisie parisienne. Quelque temps après avoir appris son mariage arrangé duquel elle ne peut s’extirper, elle tombe malade et décède, à 21 ans. Après cette tragédie, Simone de Beauvoir se promettra de lutter contre le conformisme parfois cruel du milieu bourgeois, pour que plus aucune jeune femme ne connaissent le sort de Zaza. Tout au long de sa vie, elle dénoncera l’asservissement des femmes, leur dévotion forcée à une vie de famille pas toujours voulue. D’ailleurs, à titre personnel, elle ne renoncera jamais à son indépendance. Pas même par amour. Ni celui de Sartre avec qui elle vivra « la relation la plus égalitaire de sa vie ». Ni même celui de Nelson Algren, dont elle tombe pourtant passionnément amoureuse. Une précurseure, qui n’hésitera pas à clamer haut et fort ses expériences homosexuelles. Plus que revendiquer sa bisexualité, elle explique en quoi l’hétérosexualité est une autre limite que l’on pose aux femmes. « Il y a cette idée que l'on peut passer d'une sexualité à l'autre, tomber amoureuse d'un être plus que d'un genre, c'est d'une modernité, il y a quelque chose de révolutionnaire là dedans », souligne l'écrivaine Leïla Slimani, qui intervient tout au long du documentaire aux côtés de la journaliste Titiou Lecoq ou de la philosophe Elizabeth Badinter.

Si le documentaire n’apprend rien d’inédit sur la vie d’une femme qui a déjà été écrite, racontée, filmée, documentée des dizaines de fois, les interventions de féministes actuelles nous confirment à quel point Simone de Beauvoir et son héritage trouvent toujours écho en 2021.

Voir le documentaire sur la chaîne Youtube de Public Sénat :

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