Si le deuxième long-métrage du Suisse Jan Gassmann bouscule, c’est parce qu’il s’empare du thème de la passion amoureuse de manière frontale, multipliant les scènes de sexe débridé. En salles ce mercredi 10 mai.
Attention les secousses ! Et l’on ne dit pas cela parce que l’héroïne de 99 Moons est sismologue... Le récit démarre sur une collision : la rencontre entre Bigna, chercheuse solitaire et cérébrale qui veut tout contrôler, jusqu’à ses jeux érotiques où elle domine ses partenaires, et Frank, un DJ peroxydé qui travaille de nuit dans les clubs et enchaîne les conquêtes sur fond de paradis artificiels. Deux mondes que tout oppose, donc, mais qui n’auront de cesse de s’aimanter puis de se rejeter, pour mieux se retrouver puis se séparer. Ni avec toi ni sans toi : cette folle histoire d’amour, car il ne s’agit pas que de sexe, s’égrènera sur 99 lunes (à peu près huit années) et quelques ellipses...
Si le deuxième long-métrage du Suisse Jan Gassmann bouscule, aspire ou décoiffe de prime abord, c’est parce qu’il s’empare du thème de la passion amoureuse de manière frontale, multipliant les scènes de sexe débridé. Également parce qu’il inverse les codes masculin/féminin comme rarement... On est vite happé par sa façon singulière, électrique, de radiographier cet être étrange, tout en tensions, attractions et éruptions, qu’est le couple.
Sans doute 99 Moons tourne-t-il un peu en rond au bout d’un moment, un mouvement inévitable au vu des oscillations réitérées, irrépressibles, de ses personnages. Mais l’on se laisse prendre, quoi qu’il en soit, par l’élégance de son filmage, jamais embarrassant, comme par la richesse de ses tonalités. Par-delà ses éclats et ses transgressions spectaculaires, un sentiment plus feutré, à la fois plus entêtant et plus déchirant, l’anime en effet de bout en bout : celui de la tristesse.
99 Moons, de Jan Gassmann. Sortie le 10 mai.
