Xénophobie, fétichisme, absence de représentation… les femmes racisées doivent faire face à de nombreux obstacles dans leurs expériences de voyages. Pour Causette, quelques-unes se livrent sur leurs périples et sur les solutions mises en place pour dépasser leurs difficultés.
Été 2015. Farah*, 19 ans, est attablée à la terrasse de la célèbre Trattoria Da Nennella en plein cœur des quartiers espagnols de Naples. Alors que la jeune femme s’apprête à déguster un appétissant plat de spaghettis aux fruits de mer, une petite fille s’approche pour la pincer, puis vérifie la couleur de ses doigts : « Elle voulait savoir si ma couleur de peau déteignait sur elle », poursuit Farah, aujourd’hui âgée de 27 ans. Si elle garde un bon souvenir de son séjour napolitain, elle en retient tout de même les remarques déplacées à son égard : « J’ai gardé mon afro durant ce voyage, donc les gens commentaient mes cheveux, me montraient du doigt… c’était super agaçant ! » explique-t-elle. Ces douloureuses expériences, propres à la mécanique raciste de déshumanisation, sont malheureusement communes pour les femmes racisées en voyage.
Lors de son séjour d’études à Cuba,[…]