L’iconique primatologue parcourt la planète depuis des décennies pour tenter de la sauver. Entre deux voyages, elle fêtera en 2020 les 60 ans du sanctuaire qu’elle a fondé à Gombé, en Tanzanie. Le lieu de la plus longue étude jamais effectuée sur les chimpanzés sauvages. Elle participera également à plusieurs films et sera l’héroïne d’une nouvelle collection de livres jeunesse*.
Elle sait dire « bonjour » en langue chimpanzé. C’est l’un de ses savoirs les plus spectaculaires, mais ça n’est pas le plus puissant. La force de Jane Goodall est sans conteste sa détermination. Il en fallait lorsqu’elle débarqua en Tanzanie dans les années 1950, sans bagage scientifique, pour accomplir son rêve : étudier les singes et vivre parmi eux. Aucun zoologiste ne l’avait fait. Elle réussit à convaincre, obtient une mission et, se fiant à son instinct, parvient au bout de longs mois à se faire accepter par les primates. C’est ainsi qu’elle repère un chimpanzé qui utilise une tige pour attraper des termites (son déjeuner) au fond de leur trou. Jusque-là, il était admis que l’outil était le propre de l’Homme. Sa découverte remet donc en question la définition de l’être humain. Une révolution scientifique.
À 85 ans, Jane Goodall côtoie désormais davantage de célébrités que de singes. On peut penser qu’elle le regrette parfois. Mais elle a choisi, depuis quelques dizaines d’années, de parcourir le monde pour sauver la planète. Elle voyage 300 jours pas an et multiplie les conférences pour faire évoluer les mentalités. Avec le Jane Goodall Institute, elle a créé des sanctuaires pour animaux, des centres de planification familiale, des aides au microcrédit et, surtout, le programme Roots & Shoots, pour sensibiliser les jeunes à l’écologie. C’est sa mission, son combat, sa dernière volonté. Au journal Le Monde, elle déclarait en août : « Les jeunes sont la principale raison de mon optimisme. Ce n’est pas qu’ils peuvent changer le monde. Ils sont en train de changer le monde. »
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