99 conferenciere memorial de la Shiah 5 © Camille Besse
© Besse

Portrait : Sophie, confé­ren­cière au Musée de la Shoah

Chaque mois, on demande à quelqu’un·e pour­quoi il ou elle se lève le matin. La réponse en dessins. 

Sophie Gagnard a 36 ans. Historienne de for­ma­tion, elle est aujourd’hui confé­ren­cière au Mémorial de la Shoah. Deux confé­rences par jour, tous les jours. Le Mémorial, au départ, c’était un job à temps par­tiel, le temps de finir sa thèse sur les Italiens en France pen­dant la Seconde Guerre mon­diale. « Tous les jours, je cherche à com­prendre. Comprendre pour ratio­na­li­ser. Le sujet me laisse encore sidé­rée. Quand on entre ici, ça devient un enga­ge­ment, une ­mis­sion. Il y a de plus en plus de demandes, les enjeux de la Shoah ne se sont pas arrê­tés en 1945. » C’était il y a six ans. Le job est deve­nu un emploi à plein temps, et la thèse attend toujours.

La visite com­mence devant le Mur des noms. Sur de la pierre de Jérusalem, les noms des 76 000 Juifs et Juives déporté·es de France sont gra­vés. Seul·es 4 000 ont survécu. 

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« Vous avez une idée du nombre de Juifs assas­si­nés pen­dant la Seconde Guerre mon­diale ?
– Des mil­liards ?
– Six mil­lions. Il fau­drait un lieu 80 fois plus grand pour écrire tous leurs noms. »

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« On s’adapte à chaque public. C’est tous les jours une ren­contre. Je dois ­m’adapter en fonc­tion de l’âge, du niveau de la classe, de la demande du prof. Il faut savoir impro­vi­ser. J’essaie d’ajuster mon dis­cours à des repères qu’ils connaissent. Là, je reçois des élèves mar­seillais. Je vais leur par­ler du camp des Milles, à côté de Marseille. Je suis allée cher­cher des docu­ments sur un dépor­té mar­seillais pour illus­trer mon propos. »

99 conferenciere memorial de la Shiah © Camille Besse

« Quand les jeunes arrivent ici, cer­tains ont des pré­ju­gés, ils ont enten­du des théo­ries du com­plot, qu’ils y croient ou non. C’est la mécon­nais­sance du sujet qui fait le pré­ju­gé. Ils ne sont pas juifs, ils n’ont pas d’amis juifs. On explique, on ques­tionne, on fait appel à leur intel­li­gence. On les attrape[…]

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