Depuis plus de vingt ans, Laure Pitras, 44 ans, est croupière dans un casino. Elle brasse des cartes, des jetons et des millions. Travail de nuit, dextérité, exigence, calcul mental : pour elle, c’est tout sauf un jeu.
« Une salle de jeu, c’est du sport, de la testostérone, des insultes et, parfois, des chaises qui volent parce que deux clients s’accusent mutuellement d’avoir mal joué. « Messieurs, faites vos jeux », ont dit les croupiers pendant des années, tout simplement parce qu’il n’y avait aucune femme parmi les joueurs. Jusqu’en 1984, elles n’avaient même pas le droit de travailler dans un casino. Aujourd’hui, on dit seulement « Faites vos jeux », car la fréquentation s’est féminisée.
J’ai appris les jeux d’argent avec mon père : on pratiquait la passe anglaise avec ses copains et on jouait avec des jetons. Croupier, c’est le seul métier que j’ai toujours voulu faire. J’ai eu[…]