L'isolement relationnel concerne une personne sur quatre en France selon un rapport annuel de la Fondation de France.
Une personne sur quatre est en situation d’isolement relationnel, s’alarme la Fondation de France dans son rapport annuel. « Le chiffre a augmenté de 10 points en un an », indique sa directrice générale, Axelle Davezac, qui parle d’« une explosion » des indicateurs de solitude. Yann Lasnier, délégué général des Petits Frères des pauvres, partage le constat, chez les plus de 60 ans. « 530 000 personnes sont en situation de mort sociale, c’est-à-dire, coupées des quatre cercles de sociabilité *. C’est l’équivalent de la ville de Lyon, et deux fois plus qu’en 2017 ».
Un chiffre l’émeut « particulièrement » : les 6,5 millions de gens qui voient parfois des soignant·es ou assistant·es de vie, mais « n’ont personne à qui parler de choses intimes ». Le phénomène « touche toutes les tranches d’âge, notamment les jeunes », souligne Axelle Davezac. L’association Astrée, spécialisée dans la lutte contre l’isolement, les considère comme « la catégorie la plus touchée », selon les mots de son délégué général, Djelloul Belbachir.
En cause : les mesures sanitaires, mais aussi « l’accélération de nos sociétés qui altère l’attention aux personnes » et « le nombre de foyers de personnes seules ». En particulier les femmes, plus nombreuses à être veuves ou précaires, « dans l’incapacité de rendre une invitation et donc plus promptes à décliner », illustre Yann Lasnier. Pour tendre la main, les Petits Frères des pauvres ont inventé un kit « chasseur de solitude », disponible sur leur site. Et « pour la galette des rois, poursuit Yann Lasnier, ayons un peu de culot et partageons-en une avec une voisine ou tata Suzanne »
* Proches, voisinage, milieux professionnel et associatif.
