L'exposition La Mode en mouvement, qui se tient depuis le 16 juin et jusqu'au 25 septembre 2025 au Palais Galliera, interroge de façon artistique la place du vêtement dans la pratique sportive, son rapport au corps et au mouvement mais également l'impact social de son évolution.
Qui a dit que la mode et le sport ne faisaient pas bon ménage ? Alors que la France se prépare à accueillir les JO Paris 2024 et la Coupe du monde de rugby en septembre prochain, le Palais Galliera se penche sur la place du vêtement dans le sport. La Mode en mouvement (16 juin - 25 septembre 2025) nous transporte dans l'histoire de la mode du XVIIIe siècle à nos jours. À travers une collection de plus de 200 oeuvres, l'exposition interroge le lien qui unit la mode, le mouvement et le sport. De la combinaison de surf en passant par les sneakers et les premières chaussures de rugby, le Palais Galliera propose un panel de pièces de collection à couper le souffle.
L'exposition révèle comment les activités physiques, comme la natation ou encore l'équitation, se sont attachées à rendre le vêtement plus pratique afin de libérer le corps des femme des entraves stylistiques. Car oui, jusqu'à une époque relativement récente, les femmes étaient contraintes de respecter les normes de beauté et les préceptes moraux de la société bourgeoise en dépit de leur confort. Or faire de l'équitation en amazone* avec une robe formée d'une jupe longue et d'un corset, on a vu mieux...
Avant d'être considéré comme une réelle activité physique, le sport s'apparentait plutôt à un loisir social. Au XVIIIe siècle, la promenade, dont l'objectif était de se montrer et d'être vu par les autres, était très en vogue avant de se transformer peu à peu en un réel exercice physique pour entretenir « son hygiène corporelle ».
Les codes vestimentaires masculins pour libérer le corps de la femme
Faire de la course à pied ou jouer au tennis en robe vaporeuse ? Pas commode... Mais au XIXe siècle c'était bien le cas ! Les femmes de l'aristocratie et de la haute bourgeoisie pratiquaient la plupart des sports vêtues de robes encombrantes. Vers la fin du XIXe siècle, les femmes se sont affranchies des codes de la société bourgeoise en adoptant les codes vestimentaires masculins dans la perspective de se réapproprier leur corps. Et ça, grâce à la pratique sportive. Fin XIXe et début XXe siècle, elles s'emparent de la culotte et du pantalon. Cette tenue permet aux femmes de pratiquer la bicyclette, symbole de liberté et d'émancipation, mais ce sport est considéré comme un « danger pour la fertilité » par les médecins de l'époque... Le costume de bain (fin XIXe siècle) - à manches longues et pantalon jusqu'aux mollets - fait en sergé de laine ou de lin, laisse place au maillot de bain qui se raccourcit et ressemble à celui que l'on connaît aujourd'hui.
L'avènement du sportwear
L'évolution de la tenue vestimentaire va de paire avec la démocratisation des pratiques sportives. Elles se développent énormément : cyclisme, golf, natation, en passant par le ski... Et les équipements suivent. L'arrivée du jogging et des sneakers dans les garde-robes en est la preuve.
Les marques de sportwear émergent et montent en puissance dans les années 1990 : Nike, Adidas, Reebok... Face à leur popularité, propulsée par le mouvement hip-hop, les marques de luxe suivent le mouvement. L'exposition présente d'ailleurs quelques créations de sneakers qui sont le fruit de ces collaborations : Comme des Garçons et Sacai pour Nike, Rick Owens pour Adidas.
La Mode en Mouvement renouvellera trois fois les pièces de collections durant la période d'ouverture. Raison de plus pour retourner admirer l'exposition sans modération.
- * le cavalier·ère monte les deux jambes du même côté du cheval grâce à une selle spécifique