three people standing each other during golden time
(©Elizeu Dias)

Après deux ans et demi de Covid-​19, un regain d'optimisme chez les jeunes, mais des dis­pa­ri­tés entre le moral des hommes et des femmes

Les 18-30 ans, population durement touchée par le Covid-19, font preuve d'un regain d'optimisme, selon une enquête menée par l'INJEP et le CREDOC. La crise sanitaire se fait cependant encore sentir sur le moral des jeunes, en particulier chez les femmes.

« Capacité de résilience ? Volonté d’aller de l’avant ? Effet de la reprise de l’emploi ? » Dans l'édition 2022 du Baromètre DJEPVA sur la jeunesse​*​, publiée mardi, l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (INJEP) et le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC) s'interrogent face au regain d'optimisme constaté au sein des 18-30 ans, une population durement touchée par les conséquences de la crise du Covid-19 depuis deux ans.

En 2022, 67% des jeunes interrogé·es pour cette enquête, conduite chaque année depuis 2016, considèrent que leur vie actuelle correspond à leurs attentes. Un chiffre en augmentation de 7 points par rapport à 2021 et jamais atteint depuis l'introduction de cet indicateur : le niveau de satisfaction mesuré a toujours oscillé entre 60% et 65%, même avant la pandémie. En outre, en 2022, 66% d'entre eux·elles sont confiant·es dans leur avenir personnel dans les trois ans qui viennent, contre 60% en 2021. Les jeunes se déclarent également spontanément plus souvent heureux (+ 13 points) et plus déterminés, motivés et persévérants qu’en 2021 (+ 8 points).

Le retour à une vie normale, après deux ans de restrictions sanitaires, et la reprise du marché du travail, semblent nourrir ce regain d'optimisme, estiment l'INJEP et le CREDOC.

Pas le même état d'esprit positif selon le genre

Malgré une confiance retrouvée en l'avenir et un état d'esprit plus serein, la crise sanitaire se fait encore sentir, en particulier chez les femmes, qui n'ont pas retrouvé leur moral d'avant crise, contrairement aux hommes. En 2022, 41% des femmes et 57% des hommes font part d'un état d'esprit positif contre respectivement 47% et 58% en 2020. On note une baisse de - 6 points pour les femmes en 2022 alors que les hommes ont presque retrouvé le même état d'esprit que celui au début du Covid-19.

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Selon l'INJEP et le CREDOC, ces résultats peuvent en partie s'expliquer « par la persistance de normes sociales et en particulier la moins grande place laissée dans notre société à l’expression des sentiments des hommes », ce qui contribuerait à ce que ces derniers sous-déclarent certains ressentis négatifs. Les conditions de vie des femmes jouent également dans les différentes perceptions. Ces dernières « sont davantage exposées et victimes d’agressions dans la rue, ont plus souvent à charge leurs enfants en cas de séparation du conjoint et ont des situations professionnelles et financières moins favorables », rappellent les deux organismes. Avec la crise sanitaire, les femmes, surreprésentées dans les métiers du soin et dits « essentiels », « ont été plus souvent en première ligne sur le plan professionnel », « ont également été davantage victimes de violences conjugales pendant la période » et « les mères ont assumé davantage que les pères la surcharge de travail parental et le suivi scolaire », expliquent-ils encore.

De manière générale, la crise sanitaire a encore des conséquences sur la solitude des jeunes. Si, en 2022, 28% seulement disent se sentir seul·es tous les jours, contre 41% en 2021, ce sentiment persiste de manière épisodique : 36% se sentent seul·es de temps en temps cette année, contre 33% l'année dernière. L'état psychique des jeunes est au centre des préoccupations depuis plusieurs mois. Claire Hédon, la Défenseure des droits, avait notamment tiré la sonnette d'alarme en juin, appelant la Première ministre Elisabeth Borne à mettre en place un plan d'urgence concernant leur santé mentale.

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  1. ​*​
    L’enquête a été réalisée en ligne, du 14 mars au 28 avril 2022, auprès d’un échantillon représentatif de 4 512 jeunes âgés de 18 à 30 ans résidant en France (y compris en outre-mer), sélectionnés selon la méthode des quotas

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