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© Snowman Guy (talk) / Wikimedia Commons

Grève à Hollywood : les coordinateur·ices d'intimité inscrit·es dans l'accord entre les syn­di­cats d’acteur·ices et les studios

Démocratisé dans le sillage du mouvement #MeToo mais pas encore reconnu contractuellement, le rôle de coordinateur·ice d'intimité est officiellement inscrit dans l'accord entre les syndicats d’acteur·ices et les studios hollywoodiens.

La grève des acteur·ices hollywoodien·nes qui avait débuté en juillet dernier a pris fin à la suite d'un accord trouvé entre le syndicat d'acteur·ices (SAG-AFTRA) et les studios. Ce nouveau contrat officialise, entre autres choses, le rôle des coordinateur·ices d'intimité, chargé·es de veiller au bon déroulement des scènes de sexe simulé.

"C'est le premier contrat où les coordinateurs d'intimité sont mentionnés [dans le contrat]. Je pense qu'il est très courant d'avoir une expérience inconfortable, voire traumatisante, dans ce domaine", raconte à propos de cet accord Caitlin Dulany, membre du comité de négociation, au magazine américain Rolling Stone. "Et ce n'est pas sain pour nous, ni pour nos plateaux, c'est donc une grande victoire que d'avoir inscrit cela dans notre contrat", poursuit celle qui fait partie du comité de prévention contre le harcèlement sexuel de la SAG-AFTRA et a par le passé formulé des accusations de comportements sexuels abusifs à l'encontre d'Harvey Weinstein.

L'accord passé entre le syndicat des acteur·ices et les studios stipule ainsi que "le producteur fera tout son possible pour engager un coordinateur d'intimité pour les scènes impliquant de la nudité ou des actes sexuels. Le producteur examinera également de bonne foi toute demande d'un artiste-interprète ou de son représentant visant à engager un coordinateur d'intimité pour d'autres scènes". Mais aussi que "le producteur ne prendra pas de mesures de rétorsion à l'encontre d'un artiste-interprète qui demande un coordinateur de l'intimité", une dernière partie du contrat qui assure que les personnes demandant à être accompagné·es par un·e coordinateur·ices d'intimité ne puissent pas être pénalisées pour cette raison. L'accord prévoit par ailleurs que les figurant·es soient prévenu·es en amont de leur audition des éventuelles scènes de sexe ou de nudité prévu·es dans leur rôle.

D'après Chantal Cousineau, coordinatrice d'intimité et consultante lors des négociations avec le SAG également interrogée par Rolling Stone, il était primordial d'inscrire des consignes claires et spécifiques dans ce contrat avec les studios. Sinon, les parties ne sont pas toujours tenues responsables et "cherchent à aller au-delà de ce qui est acceptable, y compris la nudité et les simulations sexuelles sur le plateau", explique-t-elle. "Pendant la pandémie, de nombreux directeurs de casting demandaient des scènes de sexe simulé lors des auditions. En fait, ils demandaient aux artistes-interprètes de fournir ce qui équivalait à du matériel pornographique, car il semblait que les gens simulaient des rapports sexuels devant la caméra pendant les auditions", poursuit-elle.

Finalement, au delà d'une supervision adéquate pour que les acteur·ices aujourd'hui soient en sécurité, et dans la maîtrise de la situation, cet accord ambitionne aussi de pérenniser le rôle de coordinateur·ice d'intimité. "Je pense qu'au début, les gens se disaient 'Oh, c'est juste quelque chose qui arrive à cause de #MeToo'", explique Alicia Rodis, coordinatrice en matière d'intimité et consultante pour le comité de négociation du SAG, à Rolling Stone. Or, désormais, "intégrer des coordinateurs d'intimité dans le contrat, c'est dire 'Ce n'est pas une pratique qui va disparaître, ce n'est pas un incident, cela fait partie du changement culturel de l'industrie'".

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