« Envoyer un nude, c’est accepter de prendre le risque de voir cette photo partagée. » En tweetant ce message, début mars, la police nationale entendait promouvoir sa campagne de communication contre la divulgation de photos ou de vidéos intimes, en particulier chez les jeunes. Mais la formulation de la mise en garde a lancé un débat sur la manière de sensibiliser à cette question. Plusieurs militantes féministes ont souligné que la tournure pouvait induire une culpabilisation des victimes. De quoi se demander comment éduquer aux risques du « revenge porn ».
Ynaée Benaben
Cofondatrice de l’association
En avant toute(s)
« L’envoi de nudes est une pratique très répandue chez les jeunes. Pour beaucoup, ce partage de photos intimes est un mode d’expression courant dans le cadre d’une relation ou lors de la phase de drague. Garçons et filles le pratiquent à égalité, mais le danger n’est pas le même pour ces dernières. Ce sont les femmes qui courent le plus de risques si ces photos sont diffusées sans leur consentement : celui de l’insulte, se faire traiter de “traînée”, ou celui de l’exclusion sociale. Il y a encore énormément de préjugés, y compris chez les jeunes, autour de la responsabilité en cas de diffusion. La semaine dernière, on a eu une discussion sur ce thème avec des ados de 12 à 15 ans qui nous ont tous dit, filles comme[…]