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Photo by Etienne Girardet

Coup de foudre, beau­té de l'instant, insou­ciance esti­vale… Nos lecteur·trices nous racontent leur his­toire d'amour d'été

Parce que l'amour accompagne parfois l'été, Causette s'est intéressée aux histoires estivales de ses lecteur·ices.

Il y a des histoires sentimentales qui marquent plus particulièrement nos vies. Parce qu'elles ont été belles mais succinctes, qu'elles ont pansé nos blessures ou qu'elles nous ont permis de rencontrer celui·celle qui partage notre vie. Causette a recueilli ces récits intimes. D'une histoire sans lendemain en Asie du Sud-Est à une rencontre inattendue dans un festival de métal : quatre personnes ont livré, à coeur ouvert, leur douce histoire d'été. Parce qu'un peu de légèreté dans cet été apocalyptique ne fait pas de mal.

Ulysse

27 ans

"J’ai eu une petite aventure épicée. C’est une histoire de trois jours avec une professeure parisienne, petite, très brune avec les cheveux bouclés au soleil. J’étais en Espagne pour voyager. Mon père est guide de montagne, il descendait avec des client.es à Grenade, et m’a proposé de venir avec lui. Après ce petit passage, je suis allé faire une randonnée au bord de l’Océan, dans le Sud de l’Espagne, à côté de Gibraltar. J’ai eu un coup de coeur pour un lieu magnifique où j’ai bossé dans une auberge. La dernière semaine, j’ai rencontré un matin, cette cliente de l’hôtel qui voyageait seule. En discutant avec elle, je lui ai conseillé une zone au Nord de l’auberge à 15-20km. Une immense plage, avec une immense dune de sable, préservée et isolée. J’ai fini par la convaincre qu’on y aille ensemble.
On est allé·es explorer cette grande dune qui tombe dans l’océan, on a crapahuté sur les rochers, slalomé entre les tronçons épineux. Après un temps, on a trouvé un abri à l’ombre, l’océan était déchaîné.
Un détail à la con, elle a oublié son haut de maillot. Elle était seins nus sur la plage.  On a discuté du rapport au corps en Espagne. On s’est dit pour rire, qu’il fallait se baigner tout.es nu.es sur cette plage isolée, magnifique et ensoleillé.
C’est ce qu’on a fait. À ce moment, j’ai ressenti une tension sexuelle forte. Mais il ne s’est rien passé. Sur le retour, il y avait de l’ivresse et un certain hédonisme. Une complicité s’était installée entre nous.
Le lendemain, on a pris le temps de discuter. Je lui ai dit que je l'ai trouvé très belle et séduisante sur la plage. Elle m’a dit que c'était réciproque. Cette discussion nous a fait monter le sang au cerveau. J’étais grisé, c’était plaisant. On s’est embrassé.es, on a fait l’amour trois fois dans l’après-midi. Elle est repartie sur le coup de 19h. Expéditif. On a discuté quelques jours après, finalement on s'est dit que nous ne voulions pas autre chose que ça. C’était un joli moment partagé."

Alice

39 ans

"C’est la seule histoire d’amour de vacances que j’ai vécu dans ma vie, mais c’était un peu comme dans un film. Ça a duré deux jours…
C’était en Thaïlande, il y a 8 ans. Je suis partie en voyage avec une copine, on est restées deux semaines. C’était à Chiang Mai en Thaïlande, en décembre avant Noël, un pays où il n’y a ni été, ni hiver.
Le premier soir, nous sommes allées dans un bar. À la table derrière nous, il y avait un groupe d’Américains. On a discuté. Dès le départ « Sil » m’a plu. Il était gentil et intéressant. Il se trouve qu’il s’appelle « Sil », c’est un diminutif parce que son prénom est Thaïlandais. Il a des origines Laotiennes et Thaïlandaises. Il parlait le Thaï, mais c’était un américain pur jus. Il était peut-être sur les traces de ses ancêtres. Il était intéressé par la cuisine, la culture, les gens…. Il m’a proposé qu’on rentre ensemble. Il était beau, il avait les dents blanches comme les américain.es dans les films avec cet air de premier de la classe. Après on a passé la nuit ensemble. Et puis on s’est revu.es le soir d’après. On a été boire un verre, on a discuté, on s’est baladé.es dans les rues… La nuit était douce. C’était tellement romantique. Suite à cela, j’ai continué le voyage avec ma copine. Lui est parti de son côté.
J’étais très déprimée. J’ai pleuré à l’aéroport, le jour du départ. J’avais honte. Ce que je retiens de cette histoire, c’est qu’un coup d’un soir peut bien se passer. Il demandait la permission avant de faire quelque chose… C’est sexy de demander la permission ! C’est chouette de savoir qu’à l’autre bout du monde, il y a quelqu’un avec qui on peut vivre une vraie histoire d’amour. Après j’ai découvert qu’il aimait bien les armes à feux... Aujourd’hui, je suis mariée et j’ai des enfants. C’est une chose à laquelle je repense avec tendresse."

Delphine

33 ans

"C’est une rencontre improbable. M’étant cassée la cheville début juin, je n’avais pas prévu d’aller au festival de métal Hellfest en Loire-Atlantique. J’ai finalement acheté mes billets au dernier moment, en y allant en béquilles. Un peu sportif !
Une fois sur place, j’allume les applications de rencontres. Je sortais d’une grosse dépression suite à une rupture. Je voulais faire des rencontres, avoir quelque chose de sérieux.
Pourtant très vite, je rencontre Paul via l’application, et lui donne mon numéro de téléphone. On décide d’aller boire un premier verre le dimanche matin. C’est sympa. J’ai des concerts à faire, et lui aussi. Le temps passe. Entre temps, j’ai vu d’autres mecs mais ça n’a pas été concluant. Finalement, on retourne boire un verre, et là il y a un feeling qui se fait. À un moment, je plonge totalement dans ses yeux, parce qu’il a de magnifiques yeux verts. Au Hellfest, il y a pleins d’endroits avec de la pyrotechnie et des flammes. Il était là, devant moi, avec des flammes derrière lui. J’ai eu très envie de l’embrasser et c'est ce que j'ai fait. Après on a fini le festival sous ma tente, au lieu d’aller voir le concert de Metallica. Par la suite, on a décidé de continuer à se revoir, malgré la distance parce que j’habite à Montpellier, lui à Bordeaux. C’est drôle, à la base, j’étais pas partie pour me remettre en couple immédiatement. On fait les choses pas à pas, petit à petit. On partage la même passion pour la musique, pour les jeux, une même vision de la vie. Ce que j’apprécie chez lui c’est sa manière d’écouter. Je suis contente d’avoir des sentiments pour lui naissant, sans être trop attachée à lui. C’est beau, de ne pas se précipiter et prendre son temps. Même si j’ai très envie de faire grandir cette histoire."

Agathe

28 ans

"J’étais en couple depuis deux ans avec l’amour de ma vie. J’étais dans un monde de délinquance, sale et toxique. Lui, était en prison depuis 8 mois. J’avais si peu confiance en moi, à cette époque. À 22 ans, même si j’adorais ce monde Rock&Roll que j’ai choisi, je ressentais un décalage avec mon milieu social bourgeois. Je n’avais plus d’ami.es, pas de formation, pas de boulot… J’étais très isolée.
En juillet, on a été invité.es par l'une des plus snobs amies de ma mère pour une réunion amicale. C’était en Toscane, dans une ancienne abbaye magnifique. Le genre de configuration où les gens ont des boulots géniaux, la nourriture est divine, le vin est bon… C’était très joyeux et bon vivant. Et très snob !
Le garçon avec qui j’ai eu une histoire était tellement différent de mon copain de l’époque, il parlait 5 langues et faisait un double cursus. C’était un Français qui vivait en Italie, il avait obtenu un job dans la finance, partait à Bruxelles pour s’installer après l’été. Il avait déjà son appartement de 80m2, avec son boulot, grassement payé. Il commençait sa vie d’adulte. Entre nous, ça a été rapide. Trois-quatre jours. Je le trouvais mignon, il était très sûr de lui. Dans une cathédrale qu’on a visité j’ai prié (alors que je fais rarement des prières) : « s’il-te-plaît je veux coucher avec lui ». Ça a marché ! Lui savait très bien s'y prendre. Il m’invitait à danser les soirs. Je trouvais ça chic ! Un soir, il m’a embrassée. Ensuite, on a couché ensemble. Franchement, ce n’était pas top. On a pris une douche, c’était beau, avec ses cils mouillés. Je me suis dit, « Mon dieu, qu’est-ce que je dois être laide » !
Si par la suite j’ai essayé de le recontacter, j’ai su qu’il avait eu un grand amour avec une femme qui est morte d’un cancer juste après notre histoire. Il a été mon déclic.  J’ai quitté ce copain toxique, et je pense que j’ai été son dernier coup d’un soir. Ce qui m’a marqué, c’est le contraste entre ma vie et ce monde. On imagine que chacun.e est dans sa case et son milieu social. Finalement, je pense que ce n’est pas si simple que ça. On peut t’aimer pour ta personnalité, ce que tu dégages. Pas tes études ou ton statut social…"







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