Signée Jérôme Bonnell, cette minisérie diffusée dès le 6 janvier et filmée à hauteur d’enfant brille par l’inquiétante étrangeté dissimilée derrière son apparente simplicité.
L’été, de nos jours, en Touraine : un jeune couple de villageois accueille Jules, 10 ans, dont la mère est hospitalisée. Une légère tension est de mise, en dépit de la blonde lumière qui enveloppe les champs et les bois alentour. De fait, entre la fermeture d’une usine toute proche, une disparition passée inaperçue, puis une autre, et de sérieux règlements de comptes, le garçon découvre une atmosphère tissée de mensonges et de violence…
Signée Jérôme Bonnell, cette minisérie filmée à hauteur d’enfant brille par l’inquiétante étrangeté tapie derrière son apparente simplicité. Joliment solaire, presque familière. D’ailleurs, au début, on ne peut s’empêcher de penser au célèbre film de Jean-Loup Hubert, Le Grand Chemin (avec Anémone et Richard Bohringer).
Sauf que, contrairement à celui-ci, Les Hautes Herbes prend soin d’éviter tout cliché
mélo. On est bien dans un thriller, né du plaisir de son réalisateur d’obéir à des codes pour mieux sonder les sujets qui le touchent : le passage de l’enfance à l’adolescence, les liens familiaux… In fine, la force de cette série tient d’abord à sa construction autour du point de vue unique de Jules, qui s’interroge : comment trouver sa place dans ce village et ne pas craindre ce qui se cache derrière les hautes herbes ? Elle s’appuie ensuite sur la douce fantaisie de ses comédiens. Mention spéciale à Emmanuelle Devos, India Hair et Louise Chevillotte, trio féminin décalé et troublant, donc savoureux.
Les Hautes Herbes, de Jérôme Bonnell. Série de 3 épisodes de 52 min. Sur Arte le 6 janvier 2022 à 20 h 55 et sur Arte.tv du 30 décembre 2021 au 4 février 2022.
