Filles de lutte : le nou­veau pod­cast qui ques­tionne la trans­mis­sion des valeurs féministes

Tous les mardis, à travers un nouvel épisode de la création sonore originale Filles de lutte, Merry Royer et Ilham Maad, réalisatrices de podcasts, interrogent les rapports intergénérationnels féminins, la filiation de l’engagement et l’héritage féministe.

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© Spotify

Présenté en avant-première lors du Paris Podcast festival 2020, le podcast Filles de lutte, est une enquête à quatre mains, produit par Spotify et Louie Media, sur la transmission des convictions féministes à travers les générations. Les autrices, Ilham Maad et Merry Royer, qui ont déjà imaginé et réalisé en 2018 le podcast Ma première fois, récits d’expériences sexuelles inédites, signent à nouveau ensemble ce podcast en 10 épisodes de 30 minutes chacun. Trois sont déjà en ligne, qui nous plongent dans l’expérience parfois vertigineuse d’être « Fille de … ». De ? De féministes, pour certaines iconiques, qui ont marqué leur génération par leur engagement. Les auditeur.rices découvrent les histoires de leurs descendantes - filles, petites-filles, nièces - qui ont toutes en commun l’amour inconditionnel, mais aussi la question de la liberté, qui n’est pas toujours une évidence quand une mère, grand-mère ou tante, l’a si fortement revendiquée et conquise. Se montrer digne d’un tel héritage, savoir le prendre comme un cadeau et se l’approprier au prisme des luttes actuelles, voici le défi de ces femmes qui ont grandi dans les jupes combattantes de grandes militantes.


Existe-t-il une éducation féministe ?

« On était très proches, presque trop. » évoque dans le premier épisode, Marie, qui n’a aucun secret pour sa mère, Marisabel Baylion, militante MLF ( Mouvement de Libération des Femmes) de la première heure. Le mimétisme traverse donc une enfance très heureuse, mais parfois la quête de soi est entravée. Affirmer sa propre identité lorsque sa mère en a une très marquée n’est pas toujours chose aisée. Au micro de Merri et Ilham, Marie se souvient qu’aux réunions parents profs, elle voulait se cacher sous la table à voir sa mère agiter les bras avec des poils dessous, alors qu’aujourd’hui les yeux de l’adulte sont remplis de fierté quand elle raconte de façon amusée cette anecdote.

Nombreuses sont celles qui décident de perpétuer la lutte en s’y consacrant pleinement, et de se montrer dignes des causes acquises par leurs aïeules. C’est le cas de Jeanne, 83 ans, qui raconte dans le deuxième épisode qu’elle ne cesse de manifester encore aujourd’hui pour les droits des femmes, dans les pas de sa mère Suzanne Kergosien, engagée dans l’après-guerre au sein de l’Union des femmes françaises.
Les revendications évoluent, mais sont toujours animées par la même ferveur et le même objectif : faire entendre les voix féminines, leur offrir l’émancipation. A travers les dix portraits sonores réalisés pour ce projet, Ilham Maad et Merry Royer, elles-mêmes filles de féministes et mères à leur tour, parlent de ce qu’elles nomment « la face B du féminisme ». Poussées par des parentes à l’engagement sans limite, ces « filles de lutte » ont su qu’elles pouvaient tout entreprendre, et utiliser cette énergie à un combat qui leur serait propre, puis le transmettre à leur descendance. Dans cette filiation, les deux réalisatrices, à l’instar des femmes de leur génération, se situent au cœur de la sororité et de la passation.
Une deuxième saison serait envisagée par les deux autrices, qui cette fois-ci, donneraient également la parole à des voix masculines, qui, elles aussi, ont leur mot à dire sur la question ! D’ici là, écoutez sans attendre les trois premiers épisodes déjà disponibles de Filles de lutte sur la plateforme Spotify ! A venir chaque mardi, les expériences de descendantes de monuments du féminisme : en l’occurrence de l’avocate Gisèle Halimi, de la journaliste et romancière Benoîte Groult, ou encore de l’artiste Joséphine Baker.

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