Avec Douce, Clara Ysé dénonce avec poésie des stéréotypes encore associés aux femmes aujourd'hui et des dangers encourus par ces dernières. Mais partage aussi, plus personnellement, ses émotions bouillantes.
Dans une mystérieuse caverne aux tons bleutés, Clara Ysé se trouve accroupie sur un rocher, telle une sorcière des temps modernes. L'artiste se met à chanter. Sa voix lyrique, portée par la délicate mélodie d'un piano, nous ensorcelle alors immédiatement. Mais la douceur des images et de la chanson ne sont qu'un leurre. Quand on prête une oreille attentive aux paroles, on se rend rapidement compte du magma coulant dans les veines de la chanteuse.
« Toi qui crois que je suis douce/Respecte quand je te repousse/Car les jours où l’ennui me course/Moi je sens la mort à mes trousses/Tu penses que je suis sage/Je maîtrise les mirages/J’arrive à te cacher ma rage/Je veux t’épargner mes naufrages », chante-t-elle dans les premiers couplets de ce nouveau titre, Douce, disponible depuis ce jeudi. Avant de lancer au cours du refrain : « Si tu savais la haine qui coule dans mes veines/Tu aurais peur, tu aurais peur/Si tu savais la chienne que je cache à l’intérieur /Tu aurais peur, tu aurais peur. » Avec poésie, Clara Ysé raconte pêle-mêle les stéréotypes encore associés aux femmes aujourd'hui, les dangers encourus par ces dernières, mais aussi, plus personnellement, ses émotions bouillantes tout comme sa puissance ensommeillée qui menace de se réveiller.
Cet hymne féministe, destinée à toutes celles qui ne peuvent ou n'osent pas encore parler, est annonciateur d'un premier album, dont le nom et la date de sortie restent encore secrets. Il donne en tout cas envie de se plonger plus intensément dans l'univers ensorcelant et foisonnant de Clara Ysé, dont un premier EP, Le monde s'est dédoublé, est disponible, ainsi qu'un premier roman aux éditions Grasset, Mise à feu.