Photo 5 1024x540 1
© JOUR2FETE

"La Nuit du verre d’eau" et "Love Life" : la reco ciné du 14 juin

Un film sur le Liban dans les années 50 de Carlos Chahine et un drame de Kôji Fukada qui ausculte une famille japonaise dans le deuil.

La Nuit du verre d’eau

Deux crises, sinon deux révolutions, se font écho dans ce premier film soigné. La crise d’un ( jeune) État, puisqu’il nous projette au Liban, en 1958, dans un village de montagne apparemment préservé – mais plus pour très longtemps – des tensions politiques et religieuses qui sévissent alors à Beyrouth. Et la révolution d’une (jeune) femme, puisqu’il nous entraîne dans les pas de Layla, fille aînée d’une famille chrétienne aisée, mère et épouse parfaite qui va peu à peu ouvrir les yeux sur la société patriarcale qui l’entoure et l’entrave… Nul fracas vrombissant ni violences manifestes ne jalonnent pour autant La Nuit du verre d’eau, hormis peut-être une scène de discussion orageuse lors d’un repas. Mêlant discrètement l’intime au politique, son récit choisit plutôt de déplier ses failles, ses questions, ses rébellions, avec élégance et douceur, revendiquant même une forme de naïveté dans sa forme comme dans son propos. Niché dans le cadre superbe de la Vallée sainte, dans le nord du Liban, il flirterait presque, parfois, avec le roman-photo, précisément le genre de lectures sentimentales dont on gavait les filles de bonne famille (telle la plus jeune sœur de Layla), histoire de bien les formater. Bien vu, et surtout bien joué : Marilyne Naaman irradie dans le rôle frémissant de Layla, tandis que Nathalie Baye s’affirme joliment comme un ailleurs possible dans celui d’une Française de passage, Hélène, plus âgée, plus affranchie, plus libre…

La Nuit du verre d’eau, de Carlos Chahine. Sortie le 14 juin.

Love Life

Lentement mais sûrement, sans bruit ni fureur, le cinéaste japonais Kôji Fukada (Au-revoir l’été, L’Infirmière) raconte ici la décomposition d’une famille recomposée, après le décès accidentel d’un enfant. Une famille qui, jusqu’alors, s’efforçait de jouer la comédie du bonheur alors que le ver était déjà dans le fruit. Bas les masques ! Tel pourrait être le fil rouge de ce récit sinueux, souvent surprenant et parfois cruel (la bienséance japonaise ne favorise pas exactement les marques d’affection !). D’une grande intelligence humaine, en fait. Ainsi, tandis que sa mise en scène oscille entre ombres, reflets et lumières pour mieux débusquer vérités et mensonges, ses personnages, tous attachants, naviguent à vue entre ressentiments, silences (la langue des signes occupe une place déterminante) et réconciliations, ne serait-ce qu’avec eux-mêmes. Autrement dit, Love Life est un film de deuil… universel.

Love Life, de Kôji Fukada. Sortie le 14 juin.

Partager
Articles liés

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.