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Corse : deux mineurs condam­nés après une agres­sion homophobe

Deux mineurs de moins de 16 ans ont été condamnés à des peines de prison avec sursis et à des amendes mercredi, par le tribunal pour enfants de Bastia, après une violente agression homophobe en Corse, en juillet dernier.

Au cœur de l'été, dans la nuit du 14 au 15 juillet 2021, une violente agression homophobe avait eu lieu dans la commune de Rogliano (Haute-Corse), à l'encontre d'un couple d'hommes. Neuf mois après, deux adolescents de moins de 16 ans ont été jugés mercredi à huis clos au tribunal pour enfants de Bastia, rapporte France 3 Corse.

L'un, âgé de 15 ans, a été condamné à huit mois de prison avec sursis et 2000 euros d’amende pour « violences aggravées et injures publiques à caractère homophobe ». L'autre, âgé de 16 ans, s'est vu remettre une amende de 2000 euros pour « injures publiques à caractère homophobe ». Les peines sont conformes aux réquisitions du parquet.

Deux associations de lutte contre les LGBTphobies, Stop Homophobie et Mousse, s'étaient constituées partie civile. « Justice a été rendue, ils ont été entendus, ils veulent passer à autre chose et se reconstruire », a indiqué l'avocate des deux victimes, Me Claire Mathieu, selon un communiqué de Mousse.

« Rappelons que dans cette affaire les violences et les injures homophobes ont été commises en réunion, par un large groupe de personnes. C’est inadmissible. Les gays et les lesbiennes doivent pouvoir vivre librement leur orientation sexuelle, sur tout le territoire de la République française », a de son côté réagi Me Etienne Deshoulières, l'avocat des associations.

« Je peux mourir pour qui je suis »

Le soir du 14 juillet, Benoît et Mickaël, en vacances en Corse avec trois ami·es, s'étaient rendus dans un bar du port de Macinaggio après avoir assisté au feu d'artifice de la commune. Au cours de la soirée, le couple d'hommes avait alors essuyé des insultes homophobes avant de recevoir des coups de pieds et des coups de poings de la part de plusieurs individus. Des interruptions totales de travail de 6 et 8 jours leur avaient été prescrites.

« J'ai même pas compris ce qui se passait, j'ai jamais vu ça. C'est une haine que je n'avais croisée que dans les films ou les livres, là c'était en vrai », avait raconté Benoît dans la soirée, encore sous le choc, dans une story Instagram aujourd'hui plus disponible. « Je peux mourir pour être qui je suis », avait-il ajouté avec gravité.

Les photographies de leur visage tuméfié avaient fait le tour des réseaux sociaux. Ils avaient alors reçu le soutien des chanteuses, ouvertement lesbiennes, Hoshi et Aloïse Sauvage, mais également d'Élisabeth Moreno, la ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, et de Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur.

Les deux hommes se sont aujourd'hui mariés, ont-ils révélé à têtu·e, soulignant essayer désormais de se reconstruire. Une enquête est toujours en cours, selon le média LGBT+, afin de retrouver les autres agresseurs majeurs qui auraient pu participer aux violences.

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