Ginette Planson, l'ouvrière qui a rache­té son usine

Après l’incendie de son ate­lier en 1979, Ginette Planson, ouvrière, a relan­cé une acti­vi­té dans le sous-​sol de sa mai­son en récu­pé­rant des machines des­ti­nées à la casse. Vingt ans plus tard, elle rache­tait l’usine, qu’elle dirige toujours.

Ginette Planson
© Collection personnelle

C’était un soir de l’été 1979. Ginette Planson, 37 ans, ouvrière au sein des éta­blis­se­ments Couesnon, à Château-​Thierry (Aisne), décroche son télé­phone. Les nou­velles sont mau­vaises. Son usine est en feu. Depuis dix-​neuf ans, Ginette confec­tion­nait, aux côtés de six autres ouvrières, les étuis en cuir pour les ins­tru­ments de musique à vent et les per­cus­sions, fabri­qués par Couesnon, lea­der mon­dial dans son domaine au début du XXe siècle, qui employait alors 165 ouvriers. 

« L’incendie était cri­mi­nel, nous en étions tous per­sua­dés, même le maire. Mais on n’a jamais pu le prou­ver. » Ce jour-​là, tous les stocks dis­pa­raissent, ain­si que plu­sieurs ate­liers. « C’était la fer­me­ture pour les vacances, le lieu était vide. Je n’ai pas pen­sé tout de suite que mon bou­lot par­tait en fumée. En ren­trant chez moi, je me suis dit : “Maintenant, que vais-​je faire ?” » Seule une petite dizaine de postes sont sau­vés, dont celui de son mari. Mais pas de miracle pour les six filles de la confec­tion. Élue avant l’incendie au comi­té d’entreprise, Ginette garde néan­moins le contact avec ses col­lègues d’infortune. « Je les retrou­vais tous les ven­dre­dis. Un jour, j’ai vu les machines dehors, sous la pluie. Je ne sais pas ce qui m’a pris. J’ai deman­dé au PDG ce qu’elles allaient deve­nir. » La réponse lui glace le sang : la fer­raille. Elle les rachète. « Cela m’a coû­té une misère. Une entre­prise de trans­port voi­sine a[…]

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