À la suite d'un appel au boycott largement relayé sur les réseaux sociaux, le concert du rappeur français prévu le 21 juin à Casablanca a été annulé par les autorités locales.
![Un concert de Booba annulé au Maroc pour cause de paroles misogynes et blasphématoires 1 Frf5haLWwAYWYRg](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2023/06/Frf5haLWwAYWYRg-1024x1024.jpg)
« Je vais à la chicha qu'pour les beurettes » ou encore « Petite Marocaine se tape Berlusconi » en référence à l'affaire de proxénétisme sur mineure, Ruby Rubacuori, dans laquelle était accusé l'alors premier ministre italien Silvio Berlusconi : voici le genre de paroles du rappeur Booba qui ont mené à l'annulation de son concert prévu le 21 juin à Casablanca. À la suite d'un appel au boycott sur les réseaux sociaux, les autorités locales ont décidé d'annuler le spectacle, a-t-on appris mardi 6 juin, a annoncé Libération.
Outre la mobilisation de Marocain·es et de médias marocains sur Twitter, une pétition, signée par presque 4 500 personnes, accusait le Français de tenir dans ses chansons « des propos dégradants envers les femmes marocaines et nord-africaines ». « Je ne veux pas d'un misogyne dans mon pays », justifie ainsi une signataire. Mais l'argument religieux, dans un pays où l'islam est religion d'État, est également de mise. L'auteur de la pétition évoque « des propos blasphématoires dont je vous épargne eux aussi la lecture afin d'éviter de vous choquer » et est rejoint par un autre signataire : « Il va à l'encontre de l'islam, religion de paix. » Selon Libération, ces lyrics blasphématoires pourraient notamment être celui-ci : « Pauvre Marie était vierge, elle m'a snapé les doigts dans la c*****. »
Franceinfo souligne que « la sphère politique également était mobilisée » : le parti islamiste PJD a interpellé le ministre de la Jeunesse et de la Culture pour faire annuler l'événement, tandis que le Club des avocats au Maroc a porté plainte contre Booba pour « diffamation et injures portées contre les femmes marocaines ».
Ces derniers temps, Booba s'est lancé en croisade contre celles et ceux qu'il appelle les « influvoleurs », dénonçant les arnaques auxquelles se prêteraient de nombreuses célébrités françaises des réseaux sociaux... Et engendrant un cyberharcèlement délétère, comme le dénonce depuis plusieurs mois la papesse de la téléréalité Magali Berdah.