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Une application permettant de connaitre le jour de ses règles © Causette

États-​Unis : alerte sur les appli­ca­tions de sui­vi mens­truel dans un contexte de pour­suites judi­ciaires anti-IVG

Des fémi­nistes incitent sur leurs réseaux sociaux à sup­pri­mer les appli­ca­tions per­met­tant de suivre son cycle mens­truel, de peur que la jus­tice s'empare de ces don­nées pour prou­ver un avor­te­ment, dans un cadre inédit de répression.

Dans la fou­lée du déman­tè­le­ment his­to­rique de l’arrêt Roe v. Wade le 24 juin, des militant·es fémi­nistes recom­mandent de plus en plus de sup­pri­mer des télé­phones por­tables les appli­ca­tions dédiées au sui­vi des règles. Les acti­vistes alertent en effet sur la poten­tielle uti­li­sa­tion des don­nées des uti­li­sa­trices par les Etats déte­nant les res­tric­tions les plus vigou­reuses contre l’avortement.

On s’inquiète qu’une loca­li­sa­tion, un his­to­rique de recherche ou les indi­ca­teurs des jours de règles soient ins­tru­men­ta­li­sés par les auto­ri­tés pour décou­vrir si une femme est enceinte, si elle consi­dère de recou­rir à une IVG ou si elle a déjà avor­té. Le média Newsweek informe que, dans les Etats inter­di­sant l’avortement et cri­mi­na­li­sant les femmes qui avortent, les infor­ma­tions sur les appli­ca­tions de sui­vi de règles pour­raient être mobi­li­sées pour appor­ter la preuve d'une IVG et pour­suivre en jus­tice les femmes concer­nées. Dans l'article, l’avocate Elizabeth C. McLaughlin rap­pelle en effet que les prosécuteur·rices ont un « sub­peo­na power », soit le pou­voir d'exiger la pré­sen­ta­tion de cer­tains docu­ments lors de pour­suites judi­ciaires devant un tri­bu­nal. En réponse aux inquié­tudes, l’application de sui­vi des règles amé­ri­caine Flo a publié un com­mu­ni­qué pro­met­tant la mise en place d’un mode ano­nyme, qui ne serait plus relié à l’identité per­son­nelle de l’utilisateur·rice.

Mais les acti­vistes res­tent préoccupé·es par la pos­si­bi­li­té que les gouverneur·es des Etats imposent mal­gré tout des obli­ga­tions légales de par­ta­ger ces infor­ma­tions. L’experte en règles de vie pri­vée à l’Université d’Edinbourg, Andrea Ford, a décla­ré à NPR : « Si je vivais dans un Etat où l’avortement est acti­ve­ment cri­mi­na­li­sé, je n’utiliserais pas d’application de sui­vi des règles, c’est cer­tain. » Pour l’heure, aucune don­née pro­ve­nant de ces appli­ca­tions n’a encore été uti­li­sée, mais les militant·es appellent à la plus grande vigilance. 

Lire aus­si l Droit à l’avortement aux États-​Unis : l’Amérique démo­crate entre déso­la­tion et mobilisation

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