128 Angèle © David HimbertHans Lucas
© David Himbert / Hans Lucas

Angèle, por­trait d'une fémi­niste pop

Trois ans après la sor­tie de son pre­mier album et son gigan­tesque suc­cès, Angèle revient avec Nonante-​Cinq, à paraître le 3 décembre sur les pla­te­formes d'écoute avant sa sor­tie offi­cielle le 10 décembre. Et c’est peu dire qu’il est atten­du. Ce retour s’accompagne de la sor­tie d’un docu Netflix dans lequel la chan­teuse se raconte, dif­fu­sé à par­tir du 26 novembre. En trois ans, Angèle s’est impo­sée dans le pay­sage musi­cal, certes, mais aus­si fémi­niste. Retour sur l’histoire de celle qui a contri­bué à popu­la­ri­ser et à mettre sur le devant de la scène un mou­ve­ment socié­tal de fond.

Printemps 2020. Angèle est confi­née chez elle, comme le reste de la pla­nète. Sauf que tout le monde n’a pas rem­pli quatre soirs de suite l’Accor Arena, à Paris, un mois plus tôt. Passer d’une salle de vingt mille per­sonnes à des apé­ros Zoom, la décom­pres­sion est sévère. La chan­teuse se retrouve seule face à son pia­no et la truffe humide de sa chienne, Pépette. Cette pause impo- sée lui offre tou­te­fois une res­pi­ra­tion et de l’inspiration. Au milieu du chaos sani­taire, elle pose les bases de deux nou­veaux titres : Bruxelles, je t’aime et Libre. Sans crier gare, un deuxième album est sur les rails. Il faut par­fois s’arrêter pour mieux repartir.

128 Angèle chant © Capture écran Instagram Angèle VL
© Capture d'écran Instagram @Angèle_vl

Depuis la sor­tie de son pre­mier single, La Loi de Murphy, en octobre 2017, la jeune Belge a été empor­tée dans un tour­billon. « Dès le début, j’ai été dépas­sée, reconnaît-​elle, assise à l’arrière d’un van qui la conduit dans Paris vers une séance d’essayage. Comme cata­pul­tée, j’ai per­du pied assez vite. Cela ne signi­fie pas que c’était néga­tif, mais tout s’est fait dans l’urgence. » Angèle a cap­té l’air du temps (les réseaux sociaux, la sexua­li­té, le sexisme…) pour le mettre en tubes élec- tro-​pop. Mais le vent de fraî­cheur venu de Belgique prend vite l’ampleur d’une tor­nade. Balance ton quoi la pro­pulse en icône fémi­niste. Ta Reine fait d’elle une voix de la com­mu­nau­té LGBTQI. Brol, son pre­mier album, ven­du à plus de 1 mil­lion d’exemplaires en France et 500 000 dans le monde, a mis un sacré bazar dans sa vie.

« Elle a un côté ‘girl­next door’ pleine d’autodérision. C’est plu­tôt rare. Son dis­cours fron­tal est simple mais char­gé de sens »

Rebecca Manzoni, jour­na­liste, chro­ni­queuse et pro­duc­trice radio

Angèle Joséphine Aimée Van Laeken, née le 3 décembre 1995, à Uccle, en Belgique, a beau être une enfant de la balle (un père, Marka, chan­teur ; une mère, Laurence Bibot, humo­riste ; un frère, Roméo Elvis, rap­peur), cela fait beau­coup pour ses épaules. Elle vou­lait faire de la musique, jouer dans les bars bruxel­lois. Elle découvre une indus­trie et un cos­tume de Wonder Woman. « À 21 ans, on te dit que tu pars en tour­née pour vingt-​cinq dates, que ton agen­da des dix pro­chains mois est calé. C’est ver­ti­gi­neux et désta­bi­li­sant. Sans par­ler de la ges­tion de la noto­rié­té qui accom­pagne le succès. »

Pas le temps d’attacher sa cein­ture, le manège a démar­ré et elle a déjà décro- ché le pom­pon. Pas un hasard si des mon­tagnes russes illus­trent la pochette de son nou­vel album Nonante-​Cinq, réfé­rence à son année de nais­sance et à sa belgitude.

Subtile iro­nie

Angèle plaît aux adolescent·es et par- fois aux parents. Son secret :[…]

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