Mise à jour 18 février 2021 : Le légendaire Scum manifesto vient d'être réédité chez 1001 nuits, avec une postface de la journaliste féministe Lauren Bastide.
Militant de la lutte contre le sida, le Dr Kpote intervient depuis une quinzaine d’années dans les lycées et centres d’apprentissage d’Île-de-France comme « animateur de prévention ». Il rencontre des dizaines de jeunes avec lesquels il échange sur la sexualité et les conduites addictives.
Ce mois-ci, il s'interroge sur la meilleure façon de réceptionner, en tant qu'homme, Scum manifesto de Valerie Solanas, pamphlet féministe au vitriol des sixties.

Dans une énième et vaine tentative de faire du tri dans mes vieux magazines, je me suis laissé happer par un numéro « underground et féministe » d’Actuel, introduit par le fameux Scum Manifesto de la féministe américaine Valerie Solanas. Scum pour « society for cutting up men », dont les traductions diverses nous invitent à planquer nos teubs. Radical et misandre, ce réquisitoire, paru en 1967 et qui renvoie les mecs aux poubelles de l’humanité, ne manque pas d’humour, témoin l’organisation de surréalistes « sessions merdiques » au cours desquelles les hommes seraient invités à discourir sur leur propre « merdicité » !
Le manifeste Scum, si on accepte de dépasser quelques propos transphobes et homophobes rétrogrades, a apporté un pavé non négligeable à l’édifice de la lutte pour l’égalité. Mais au-delà de ses faits d’armes, dont sa tentative de meurtre sur Andy Warhol, Solanas n’a pas réussi à influencer le cours de[…]