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De gauche à droite : Alix Poisson (Sara), Camille Chamoux (Patty) et Clémentine Célarié (Noémie). © C. G. JERUSALMI / HABANITA FEDERATION ENTERTAINMENT /TF1

Quoi de neuf niveau séries ? Notre sélec­tion en cinq pépites

Elles nous ont émues, fait rire ou émerveillées : suivez le guide Causette des séries du moment.

Les Randonneuses : six femmes au sommet

Il est des ascensions plus toniques que d’autres ! Celle à laquelle vous convie cette minisérie française en fait partie : non seulement elle atteint des sommets inespérés, combinant humour, tact et profondeur avec allant, mais ses six épisodes vous feront « marcher » de bout en bout, grâce (notamment) à la justesse sans faille de son casting six étoiles (de Clémentine Célarié, primée à Séries Mania, à Camille Chamoux, en passant par Alix Poisson, Joséphine de Meaux, Claire Borotra et Tiphaine Daviot).

Le défi était de taille, pourtant. Créée par trois autrices tenaces – Fanny Riedberger, Sylvie Audcoeur et Anna Fregonese –, Les Randonneuses nous entraîne dans le sillage de six femmes réunies malgré elles par le cancer. Six drôles de dames, malades ou en rémission, qui ont promis de disperser, là-haut sur la montagne, les cendres d’une amie décédée… Celle-là même qui a permis à leur petit groupe hétéroclite d’exister et, surtout, de goûter aux bienfaits de la sororité.

Sujet délicat, diffuseur grand public (TF1) : le dénivelé pouvait sembler injouable au départ. Fatale erreur ! Cette randonnée alpine, nichée le long du somptueux, quoique peu engageant, dôme de la Lauze, en Isère, donne à voir avec finesse (sans mélo inutile) et jubilation (ça vanne un peu, beaucoup, passionnément) le combat de ces femmes en souffrance (chaque épisode s’attache, sans fausse pudeur, au parcours de l’une d’elles) mais en marche… Plus que jamais à la découverte d’elles-mêmes, in fine.

Les Randonneuses, de Fanny Riedberger, Sylvie Audcoeur et Anna Fregonese. 6 épisodes de 52 min. Sur TF1 à 21h10, les 15, 22 et 29 mai, à raison de deux épisodes par soirée.

State of the Union

Multiprimée, la série anthologique de Stephen Frears, écrite par l’excellent Nick Hornby, est effectivement une pépite. Découpée en deux saisons foudroyantes (dix épisodes de dix minutes chaque fois), elle ausculte au plus près deux couples au bord de la rupture. Le premier, incarné par Rosamund Pike et Chris O’Dowd (belle alchimie agacée entre elle et lui), a la quarantaine encore flottante (elle est médecin et ambitieuse, il est rock critique et au chômage) ; le second, interprété par Brendan Gleeson et Patricia Clarkson, a la soixantaine plus cossue, mais pas forcément plus débonnaire. Saisis dans un espace clos (un pub britannique en saison 1, un café branché californien en saison 2), portés par un dialogue pétillant, aussi vif que cruel, ces duos réjouissent d’autant plus qu’ils questionnent… nos propres choix (ou failles). Brillant !

State of the Union, de Stephen Frears et Nick Hornby. 20 épisodes de 10 min, sur 2 saisons. Sur Arte.tv jusqu’au 30 octobre.

The Good Mothers

Être une bonne fille, une bonne épouse et une bonne mère : voilà à quoi se réduit le sort des femmes de la mafia calabraise, au mieux minorées et surveillées, au pire menacées et battues. Surtout quand elles osent rêver d’une vie à elles. S’inspirant de faits réels, The Good Mothers (une série anglo-italienne, d’où son titre « international ») suit le parcours de trois d’entre elles, qui ont osé briser l’omerta – au péril de leur vie – sous la houlette d’une procureure aussi courageuse qu’elles. Filmée en Calabre, cette création originale donne à voir, pour la première fois, un point de vue exclusivement féminin sur cette mafia qui fascine tant les réalisateurs… Bien vu ! La caméra ne les lâche pas une seconde, justement aimantée par ces personnages (et ces actrices) hors du commun, nous projetant dans un huis clos aussi oppressant que passionnant.

The Good Mothers, de Stephen Butchard. 6 épisodes de 60 min. Sur Disney+.

Back to Life

Les Anglais maîtrisent décidément comme personne le registre drôle et triste à pleurer de la « dramédie » ! La preuve avec Back to Life, qui raconte en douze épisodes (et deux saisons) le retour dans la vie réelle de Miri, la fin de trentaine, alors qu’elle vient de purger une peine de dix-huit ans de prison pour homicide. Sans travail, sans permis, un rien décalée par rapport au monde connecté d’aujourd’hui, voilà qu’elle s’installe chez ses vieux parents et tente de reprendre ses marques dans la petite ville côtière étouffante de sa jeunesse… Outre ses comédiens
savoureux (dont l’excellente Daisy Haggard, vue récemment dans Breeders), cette série inédite en France ravit par la finesse de son écriture, si attentive aux personnages et à leurs émotions. Un régal de tragi-comédie !

Back to Life, de Daisy Haggard et Laura Solon. 12 épisodes de 26 min. Sur Arte.tv à partir du 19 mai.

Bardot

Cette minisérie, qui relate la transformation de Brigitte Bardot en BB, de ses 15 ans (en 1949) à ses 26 ans (hiver 1960), donne à voir une plongée soignée dans la France d’après-guerre. Ou comment cette petite Parisienne, issue de la bourgeoisie, est devenue une icône planétaire, tour à tour adorée et détestée. Bien sûr, les décors, costumes et coiffures participent du charme de l’ensemble, comme la distribution (Julia de Nunez, bluffante dans le rôle-titre, est fort bien accompagnée par Géraldine Pailhas ou Victor Belmondo). Mais le regard posé sur Bardot par Danièle et Christopher Thompson, empathique sans être complaisant, est aussi intéressant. Certes, il nous est montré que cette blonde boudeuse ne voulut jamais se laisser contraindre par aucun carcan, mais cela ne fit pas d’elle, pour autant, une figure du féminisme, loin de là !

Bardot, de Danièle et Christopher Thompson. 6 épisodes de 52 min. Sur France 2 à partir du 8 mai.

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