Antonia de Rendinger : « La BD d'Emma sur la charge men­tale m'a fait pleurer »

99 Antonia de Rendinger © P.Guigou
© P. Guigou

Dans Moi jeu !, l’humoriste dépeint une galerie de personnages hauts en couleur, de la militante proallaitement à la prof de SVT à l’ancienne. Elle répond à notre « Questionnaire de Woolf »

Causette : Les livres marquants de la « bibliothèque » de vos parents ? 
Antonia de Rendinger : Les Philémon, de Fred, Hara Kiri, Naissance d’une archéologie, de David Macaulay, la collection Gründ des Légendes et contes. On lisait une histoire chaque soir dans le lit des parents, souvent tout le monde s’endormait et je terminais seule.  

Les lieux de votre enfance ? 
A. de R. : La maison de mes grands-­parents en Dordogne. On a fait des pactes de sang, on s’est fouettés avec des orties, c’était entre « la guerre des boutons » et « sa majesté des mouches »…

Une grande histoire d’amour
avec une personne du même sexe ?

A. de R. : Mon amie Morgan alias « Champagne Mademoiselle », icône du burlesque. Elle est de ceux qui redonnent la vue aux aveugles.

Avec qui aimeriez-vous entretenir une longue correspondance ? 
A. de R. : Ma conseillère Pôle Emploi.Avec ce que je lui fais subir, je pense qu’elle a besoin de parler.

Votre remède contre la folie ? 
A. de R. : Je savoure mes enfants, qui restent une valeur sûre pour garder une bonne santé mentale, et j’échange des mots doux avec mon frère et mes sœurs.

Vous créez votre maison d’édition, qui publiez-vous ? 
A. de R. : Anne Wiazemsky, Elena Ferrante, Virginie Despentes et Irène Némirovsky, je fais également traduire les BD de Liniers (auteur argentin) en français. Grâce aux bénéfices, je publie un recueil des meilleures saillies drolatiques de mes filles qui s’intitulera : « C’est quoi le rôle des mites dans l’écosystème ? »

Vous tenez salon, qui invitez-vous ?
A. de R. : C’est un très grand salon, je fais dans la démesure : Fabrice Luchini, Eddie Izzard, Frédérick Sigrist, Catherine Deneuve, Oldelaf, Agnès Jaoui, François Morel, Christiane Taubira, Brigitte (le groupe, pas la première dame) et mon mari Cristián, tellement drôle, intelligent, cultivé. Je pense que si ça se fait, j’écoute dans un coin et je passe juste le plateau de zakouskis et les coupettes.

Si vous aviez une seule question à poser à Freud ? 
A. de R. : Sigmund... vous n’en voulez pas trop à votre mère de vous avoir donné un prénom pareil ? 

Le deuil dont vous ne vous remettrez jamais ? 
A. de R. : J’aurais voulu jouer au cinéma avec Jean Rochefort, Philippe Noiret et Michel Serrault, ça va être difficile… 

Que trouve-t-on de particulier dans votre « chambre à vous » ?
A. de R. : J’accumule les vierges, les statues d’église au regard paisible et les bustes du XIXe siècle.

La plus belle façon de se donner la mort ?
A. de R. : Attendre, bordel !

Qu’est-ce qui occupe vos pensées « nuit et jour » ?
A. de R. : La charge mentale. La BD d’Emma m’a fait pleurer. Je vis avec des listes en tête. 

Vous démarrez un journal intime. Quelle en est la première phrase ? 
A. de R. : « Mes chéries d’amour, si vous lisez ceci, alors soit vous êtes de sales petites fouineuses, soit je suis morte ; dans un cas comme dans l’autre, refermez vite ce torchon et filez faire quelque chose de mieux. »

Moi jeu !, d’Antonia de Rendinger, en tournée. Dates sur son Facebook. 

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