Tout ce que vous avez rêvé de savoir sur l’endométriose, une leçon de vie après l’enfer des sectes, des célibataires dans la jungle des matches virtuels, les initiatives politiques d’humoristes s’ils·elles étaient porté·es au pouvoir, des récits de départ vers la contrée d’origine… Causette vous propose son bouquet de podcasts printanier.
Parlons d’endo
Pour venir en aide aux milliers de femmes touchées par l’endométriose et mettre en lumière les zones d’ombres entourant encore cette maladie qui touche une à deux femmes sur dix, Tiphaine Chaillou a pris le micro en partenariat avec l’association Endofrance. Dans son podcast Parlons d’endo !, sa voix douce et ses mots justes vous accompagneront dans la compréhension de cette maladie encore méconnue. À travers son propre témoignage de femme concernée par ce mal, mais aussi à travers ceux, très touchants de nombreuses autres femmes, Tiphaine Chaillou brise le silence et informe sur les différentes formes que peut prendre cette maladie. On parle des premières douleurs et des années d’errance médicale qui précèdent parfois le diagnostic. Mais aussi des moyens pour mieux vivre la maladie, de l’infertilité qu’elle peut impliquer, de l’intimité dans le couple souvent perturbée… Une vraie boîte à outils.
La Moitié du gourou
Rennes, 2017. Gabriel Loison est condamné, en 2017, à quinze ans de prison pour des viols et agressions sexuelles commis dans le cadre d’une secte qu’il dirigeait. Ce collectif se présentait comme un espace d’émancipation intime, où chacun·e se reconnecte avec la nature dans une temporalité diluée, à rebours du quotidien répétitif propre à la société capitaliste. Six ans plus tard, le voile se lève et cette organisation surnommée “l’Université de la nature, de l’écologie et de la relation” est qualifiée de secte. Aux côtés de Gabriel, sur le banc des prévenu·es, se tenait Julie, ex-adepte, ex-amante et bras droit du gourou, poursuivie pour plusieurs chefs d’accusation notamment un viol commis sur une mineure pour lesquels elle sera finalement acquittée.
Pour Arte Radio, Manon Prigent recueille le témoignage inédit et sidérant de Julie, une survivante. Une femme qui s’est extirpée de l’emprise de Gabriel, qui l’a agressée, l’a contrainte à commettre des sévices sur les autres adeptes et à repousser ses limites corporelles et morales. Et ce, jusqu’à la rupture, la sidération, la prise de conscience terrible. La Moitié du gourou questionne la complexité de la figure du bourreau qui, parfois, est aussi victime. Comment cohabiter avec ses fautes et sa propre violence, comment se pardonner ? Ces quatre épisodes à la puissance narrative rare, retracent l’itinéraire de celle qui a presque basculé vers le point de non-retour.
C’est pas toi, c’est moi
Un dimanche sur deux, la journaliste Leslye Granaud invite des célibataires, heureux·euses ou malheureux·euses à venir parler à son micro de leurs matchs foireux ou sympas, de leurs dates improbables ou géniaux, de leurs échecs et de leurs réussites en amour, mais surtout de pourquoi ils ou elles sont seul·es finalement. Et de comment ils et elles le vivent. Enfin, surtout elles d’ailleurs, car rares sont les hommes à bien vouloir se prêter à l’exercice. Les conversations tournent donc souvent autour des relations hommes-femmes au prisme du féminisme. En effet, les invité·es de Leslye sont, le plus souvent, des jeunes femmes engagées et influentes sur les réseaux sociaux. @lapetitegaby parle de dating après deux enfants et un divorce ; l’humoriste Marie de Brauer, de son célibat endurci et de son vécu de femme grosse sur le marché de la drague ; Judith Duportail de la maternité “sola”, tandis que Laetitia aborde la question de la santé mentale et de la recherche de l’amour. D’autres évoquent aussi, et c’est heureux, leur goût de la solitude. Des conversations souvent passionnantes et joyeuses, ce qui n’empêche ni les larmes ni la profondeur du propos.
Pleins pouvoirs
Thomas Sii est humoriste. Ce qui est, en soi, un bon point de part. En plus de cela, il a trouvé, pour son podcast, un concept intelligent pour faire parler d’autres humoristes en les emmenant bien au-delà de la simple galéjade. Il donne donc la parole à ses invité·es en leur confiant les “pleins pouvoirs”, ainsi que se nomme son podcast disponible sur Spotify. Que feraient-ils·elles s’ils·elles les avaient ces pleins pouvoirs ? Au programme des questions du genre : “C’est quoi la nouvelle fête nationale que tu décrètes ?” Ou encore : “Quelle serait ta mesure de petit dictateur ?”, ta mesure “c’est peut être un détail pour vous ?”, ta mesure “c’est sûr on va se planter” ?
L’humoriste Réda propose de transformer le Louvre en Ehpad et de faire un “ramadan des sens”. Swann Perissé propose d’ouvrir un musée du sex-toy, évoque le livre qu’elle mettrait au programme, revient sur ses ambitions écolos, bien sûr, et envisage des mesures pour la justice réparatrice mais aussi pour… les décolletés ! Du côté de Mahaut Drama, on parle de seins nus, de l’origine du monde (le tableau), du musée qu’elle ouvrirait pour les bad bitches, des prostates de France, de légalisation des drogues ou d’une Journée du rouge à lèvres. Il est également question des Centres médicaux psychiques (CMP), qui lui ont sauvé la vie. Bref, dans Pleins Pouvoirs, on parle politique en se marrant. Et ça fait beaucoup de bien.
Adieu la France
“La France, tu l’aimes ou tu la quittes”, selon le refrain bien connu de la droite dure. Elles et eux, né·es en France, la chérissent toujours par certains côtés mais ont décidé de s’installer au pays d’origine. Seddik au Maroc, Jean-Pierre au Sénégal, Ayse en Turquie et Céline au Portugal : dans la série Adieu la France du studio Sonique, ces expatrié·es racontent pourquoi ils et elles ont décidé de plier bagage et d’investir le pays de leurs ancêtres pour fonder qui, une entreprise, qui, une vie de famille.
Le premier récit disponible (chacun de ces quatre parcours sera exploré en deux épisodes du podcast), celui de Seddik Khalfi, raconte l’arrivée à Casablanca de ce Girondin pour participer au lancement d’un hebdomadaire contestataire. Très vite, le journaliste va se retrouver confronté à la censure étatique lorsqu’il s’agira de couvrir les printemps arabes… On pistera également les deux épisodes consacrés au parcours d’Ayse Gûl (disponibles le 24 avril), chercheuse en sociologie confrontée aux galères administratives françaises et qui racontera pourquoi elle s’est voilée à Paris, puis dévoilée des années plus tard à Istanbul.
Adieu la France interroge évidemment les émotions suscitées par la découverte du bercail familial, le sentiment d'appartenance à une ou plusieurs nations, mais est aussi l'occasion de réflexions politiques sur le racisme rencontré en France quand on est originaire d'ailleurs... Comme la xénophobie que peut renvoyer, à l'inverse, le pays où l'on débarque en tant que Français·e bardé·e d'une culture différente.
