william lafleur
William Lafleur © Adrien Pateau pour Flammarion

Monsieur Le Prof : "Je me demande à quoi ça rime de conti­nuer à faire ce métier"

Dans son livre L'ex plus beau métier du monde, William Lafleur plus connu sur les réseaux sociaux sous le pseu­do­nyme de Monsieur le Prof, fait l'état des lieux d'un métier éli­mé et vidé de sa sub­stance. Face à cette crise, l'enseignant a pré­fé­ré quit­ter le navire pour d'autres horizons.

Causette : Vous avez déci­dé de quit­ter le métier après des années de bons et loyaux ser­vices. Pourquoi ?
William Lafleur : Cela fait 12 ans que j’enseigne et j’ai l’impression qu'on ne va pas dans le bon sens. Année après année, mon métier devient de plus en plus dif­fi­cile. Je ne me sens pas récom­pen­sé finan­ciè­re­ment à la hau­teur de ce que je fais. Quand les dif­fi­cul­tés s'accumulent, c’est-à-dire les élèves en classe qui deviennent de plus en plus nom­breux, le fait qu'on nous donne de plus en plus de mis­sions et qu'à côté on a zéro gra­ti­fi­ca­tion de notre minis­tère, que ce soit sous forme de res­pect pri­maire ou sala­rial, et bien je me demande à quoi ça rime de conti­nuer à faire ce métier.

Comment résumeriez-​vous la crise pro­fonde que tra­verse la pro­fes­sion ?
W.L : La crise on peut la voir par le manque de prof. À chaque ren­trée on entend « il manque 4000 profs, il en manque 2000… », cette année le chiffre s’élève à 3100. C’est un beau métier, per­sonne ne va dire le contraire. C'est une pro­fes­sion dans laquelle on trans­met aux plus jeunes et qui a des avan­tages, comme le nombre d'heures sur place ou les vacances. Malgré ça, on n'arrive pas à inci­ter les jeunes à deve­nir profs et cela signi­fie qu'il y a vrai­ment un sou­ci. Et le pro­blème, on le sait, c'est que la place de l’enseignant dans la socié­té n'est pas res­pec­tée, elle est même[…]

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