Dans son livre L'ex plus beau métier du monde, William Lafleur plus connu sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme de Monsieur le Prof, fait l'état des lieux d'un métier élimé et vidé de sa substance. Face à cette crise, l'enseignant a préféré quitter le navire pour d'autres horizons.
Causette : Vous avez décidé de quitter le métier après des années de bons et loyaux services. Pourquoi ?
William Lafleur : Cela fait 12 ans que j’enseigne et j’ai l’impression qu'on ne va pas dans le bon sens. Année après année, mon métier devient de plus en plus difficile. Je ne me sens pas récompensé financièrement à la hauteur de ce que je fais. Quand les difficultés s'accumulent, c’est-à-dire les élèves en classe qui deviennent de plus en plus nombreux, le fait qu'on nous donne de plus en plus de missions et qu'à côté on a zéro gratification de notre ministère, que ce soit sous forme de respect primaire ou salarial, et bien je me demande à quoi ça rime de continuer à faire ce métier.
Comment résumeriez-vous la crise profonde que traverse la profession ?
W.L : La crise on peut la voir par le manque de prof. À chaque rentrée on entend « il manque 4000 profs, il en manque 2000… », cette année le chiffre s’élève à 3100. C’est un beau métier, personne ne va dire le contraire. C'est une profession dans laquelle on transmet aux plus jeunes et qui a des avantages, comme le nombre d'heures sur place ou les vacances. Malgré ça, on n'arrive pas à inciter les jeunes à devenir profs et cela signifie qu'il y a vraiment un souci. Et le problème, on le sait, c'est que la place de l’enseignant dans la société n'est pas respectée, elle est même[…]