Nine Antico : « Pour moi, "Playlist", c’est d’abord et avant tout le por­trait de quelqu’un qui va s’accomplir »

Enfin un film français parlant librement des amies, des amours, des emmerdes des filles d’aujourd’hui ! Playlist, premier long-métrage en noir et blanc de Nine Antico jusqu’ici connue pour ses BD, est audacieux, sensible et drôle.

thumbnail nine antico @mathieu zazzo a
Nine Antico par @Mathieu Zazzo_A

Causette : Votre premier film n’est-il pas un peu (beaucoup) autobiographique ? De fait, Playlist s’appuie sur un scénario original, qui raconte le parcours chaotique d’une fille dingue de BD et de rock, en quête amoureuse et professionnelle… 
Nine Antico : Non, pas au premier degré. Mais c’est un film très personnel, c’est sûr, qui s’inspire de choses que j’ai soit vécues, soit observées. Et le tout s’entremêle comme un patchwork… À travers le personnage de mon héroïne, Sophie, j’avais envie de parler des 20-25 ans. Du côté enragé de cette période de la vie, quand on sait ce que l’on veut, mais qu’on ne sait pas si on va l’avoir. En tout cas, moi, je l’ai vécue de façon enragée ! Beaucoup d’envies, beaucoup d’attentes, très peu de garanties… À l’époque, je me disais : il n’y a pas moyen que je n’aie pas ce que je veux ! Oui, j’avais un côté tank comme Sophie, en mode je fonce, je me blesse, mais je me construis…  

Sara Forestier incarne de façon assez géniale cette héroïne, à la fois enragée et dispersée, émouvante et déterminée…
N. A. : Le choix de Sara, au départ, était presque trop évident… J’ai failli hésiter ! Et puis on s’est rencontrées et je l’ai trouvée hyper touchante. Elle a ce truc physique très particulier, ce côté porcelaine, très jolie, qui cohabite avec cet élan sauvage. Elle possède aussi un rapport au corps qui n’est pas commun dans le cinéma français. Elle peut aller loin, et même se transformer, elle ne fait pas dans la coquetterie ! En plus, elle avait adoré le scénario. Lorsqu’elle était à Cannes pour Roubaix, une lumière, le film de Desplechin, elle m’avait laissé un message d’une minute sur mon répondeur pour me dire son enthousiasme et sa confiance totale en moi. Sara, c’est de l’or en barre !

Le duo qu’elle forme avec Laetitia Dosch, façon « buddy movie » au féminin, est également très stimulant !
N. A. : Moi, quand je vois une affiche avec leurs deux noms, j’y vais direct [rires] ! En fait, elles n’avaient jamais joué ensemble et elles en avaient très envie. Cet élan a beaucoup apporté au film. La connivence entre leurs deux personnages existait dès le scénario, mais cette histoire d’amitié a gagné au tournage grâce à Sara et à Laetitia. À ma plus grande joie ! Vous savez, j’ai beaucoup de copines proches dans la vraie vie. C’est ça qui me permet de me sentir bien, c’est même essentiel. Je voulais aussi raconter ça dans Playlist. Car le tableau que le cinéma français dresse des femmes, de leurs relations, est très lisse. Donc c’était l’occasion ou jamais de montrer une autre image, dans laquelle je puisse m’identifier pour une fois !

Est-ce à dire que Playlist est un film féministe ? 
N. A. : Non, je n’ai pas voulu faire un film féministe. Ce n’était pas le but. Playlist, pour moi, c’est d’abord et avant tout le portrait de quelqu’un qui va s’accomplir. Mais il est vrai aussi que je montre des personnages de filles qui sont libres, qui ne demandent pas d’autorisation, parfois avec pertes et fracas. Pour faire simple, le film n’est pas féministe, mais moi, je le suis !

Bande annonce
aff 120x160 playlist bd a

Playlist, de Nine Antico. Sortie le 2 juin.

Partager
Articles liés

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.