Course soli­daire : à vos bas­kets, la Sine qua non run revient à Paris !

Vous êtes toutes et tous invité·es à participer à la Sine qua non run, entre Paris et Saint-Denis, pour dire non aux violences sexistes et sexuelles le 22 octobre. Les bénéfices de cette 5ème édition de la course seront versés à deux structures œuvrant pour les femmes : la Maison des femmes de Saint-Denis et ONU femmes.

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Une précédente édition de la Sine qua non run à Paris © DR

Le 22 octobre, on enfile son jogging, ses baskets et on court, à la tombée de la nuit, avec les filles de la Sina qua non run ! Rendez-vous sur la place de la bataille de Stalingrad (Paris XIXème) dès 16h pour accéder au village associatif et dès 18h pour le top départ des courses, de six ou de dix kilomètres !

Causette est partenaire de cette course engagée qui, depuis 2017, fait d'une pierre deux coups : d'un côté, on s'approprie l'espace public en foulant un parcours entre Paris et Saint-Denis, sans pression sur le classement mais parce que faire du sport, ça fait du bien. De l'autre, on dit non aux violences sexistes et sexuelles et on finance avec l'achat de notre brassard (entre 12 et 22 euros) deux structures cruciales pour les droits des femmes.

Cette année, ce sont la Maison des femmes de Saint-Denis, qui propose un accompagnement médical mais aussi judiciaire aux femmes victimes de violences sexistes et sexuelles et ONU femmes, institution qui met en œuvre des programmes visant à défendre les droits fondamentaux des femmes à l'international qui bénéficieront de ces dons. Depuis 2017, cette course féministe a permis de distribuer environ 20 000 euros à diverses associations. Entretien avec sa fondatrice, Mathilde Castres.

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Mathilde Castres © DR

Causette : Comment est née la Sine qua non run ?
Mathilde Castres :
Elle vient de mon histoire personnelle. Quelques années avant #MeToo, j'ai été victime d'agression sexuelle dans mon milieu professionnel, alors que je vivais au Canada. J'ai porté plainte (la procédure est toujours en cours) et me suis très vite rendu compte que, comme souvent dans ces histoires, je n'étais pas la seule victime de cet homme.
Je me mise au sport, qui m'a permis de faire ma colère. Ça m'a réparée, parce que ça m'a permis de me réapproprier mon corps. Je me suis tournée vers la course parce que c'est quelque chose de facile : il suffit d'enfiler ses baskets et sortir dans la rue pour la pratiquer. J'ai commencé à participer à des courses caritatives. Et j'ai compris qu'énormément de femmes autour de moi avaient, elles aussi, subi ce genre violences.
Juste avant #MeToo, j'ai donc eu l'idée de contribuer à faire bouger les choses en mobilisant l'ensemble de la société civile à travers une course, organisée par une association créée ad hoc. En participant à la Sine qua non run, hommes comme femmes s'engagent à dire non aux violences sexistes et sexuelles.

Et si on est pas très sportive ?
M.C. :
C'est une course dont l'objet n'est vraiment pas la compétition, même si nous proposons une option chronométrée pour celles et ceux que cela motive. Ce qui nous intéresse, c'est au contraire l'émulation créée par le collectif et la solidarité entre les coureuses et coureurs. Beaucoup de femmes pensent ne pas arriver au bout des six ou des dix kilomètres et ce qui est beau à voir, c'est qu'elles y parviennent parce qu'elles sont portées par l'élan des autres. La moitié des 1800 places est encore disponible, alors, nous vous espérons nombreuses !
Il y a aussi la possibilité de ne venir que pour le village associatif, sur la place de la bataille de Stalingrad, où seront organisées dès 16h des tables-rondes, des animations et des ateliers d'initiation sportive.

Pourquoi a-t-elle lieu en nocturne ?
M.C.
: C'est un symbole important car la nuit, trop de femmes ne sont pas sereines à l'idée de sortir ou de courir seules, et évitent carrément certains lieux. Elles restreignent leur périmètre par peur de mauvaises rencontres. Après la première édition, j'ai reçu beaucoup d'encouragements de participantes me disant que cette course collective de nuit leur redonnait confiance, parce qu'elles avaient renoncé à leur pratique les soirs d'hiver. Cet intérêt a abouti à la création des Sine qua non squads, des groupes qui s'organisent à Paris (trois sessions par semaine), Genève et bientôt Marseille pour courir ensemble de nuit dans des endroits mal réputés. Au début, les regards sont insistants, mais je vois déjà à Paris et alentours la différence : quand nous repassons dans les mêmes lieux, on est déjà moins dévisagées. En fait, plus on est nombreuses, plus c'est facile de s'imposer. Nous espérons que d'autres personnes dans d'autres villes vont nous solliciter pour ouvrir leur antenne.

Et il y a aussi le Sine qua non FC...
M.C. : Le club de foot de l'asso, toujours avec cette idée de démocratiser le sport chez les femmes et de se réapproprier l'espace public, préempté par les hommes notamment dans les équipements sportifs tels que les skate parks ou les city stades. C'est un sujet très prégnant : pas plus tard qu'il y a deux semaines, le Sine qua non FC avait réservé un city stade parisien pour un match et les hommes qui avaient l'habitude d'y jouer étaient décontenancés et nous ont demandé plusieurs fois de partir. Il a fallu se montrer fermes pour qu'ils comprennent qu'on ne s'en irait pas.

Plusieurs assos comme la vôtre promeuvent le sport féminin, en non-mixité. Ce n'est pas votre cas, pourquoi ?
M.C. :
Oui, des assos comme Fight for dignity font du très bon boulot et ces espaces non-mixtes sont nécessaires. Mais je crois que nous sommes complémentaires et tout aussi utiles : la plupart de nos activités sont ouvertes aux hommes et c'est ce qu'on veut. Je pense qu'il faut qu'ils s'engagent aussi si on veut changer les choses. La première édition en 2017 avait réuni 75% de femmes et la deuxième, 66%. On voit donc que nous parvenons petit à petit à engager les hommes sur le sujet. Notre objectif est de tendre vers la parité.

Et si l'on veut participer mais qu'on n'est pas à Paris ?
M.C. :
Nous réitérons la course digitale, qui a remplacé la course en présentiel ces deux dernières années, en raison de la crise sanitaire ! Vous vous inscrivez [12 euros, ndlr], vous téléchargez la nouvelle application Sine qua non qui sortira début octobre et vous réalisez votre course quand vous voulez sur un créneau de 24h, où vous voulez. Un audio guide vous accompagnera pour faire comme si vous étiez parmi nous !

Lire aussi l Ode féministe à la course à pied

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