RUNNING 02 CMJN
© Pierre-Louis Bouvier pour Causette

Ode fémi­niste à la course à pied

Est-​il un sport plus fémi­niste que les autres ? Audacieux de l’affirmer. Impossible de le démon­trer. Pourtant, Causette tient le pari qu’il en existe un : le run­ning. Pourquoi ? La liste des rai­sons que citent les run­neuses tient lar­ge­ment la distance.

Parce que c’est le seul sport explo­sif, mixte et libre dans l’espace public *. Parce que la course à pied donne un pou­voir et que ça se sent, là, dans les tripes. Parce qu’un soir d’hiver, Tiphaine, tren­te­naire, cou­rait dans un quar­tier crai­gnos de la capi­tale où « huit mecs tenaient le mur » et que, se sen­tant puis­sante, elle s’est dit « J’en ai rien à foutre » et a tra­cé son che­min. « Si j’avais mar­ché, j’aurais appré­hen­dé. » Parce que Marcia, main­te­nant rodée à ses trois sor­ties heb­do­ma­daires dans la mon­tagne de Haute-​Savoie, s’y est car­ré­ment mise par sou­ci de sécu­ri­té – « Je me disais : “Si je suis en dan­ger, je ne sais pas cou­rir, c’est la cata”. » Parce que c’est « l’une des rares situa­tions dans les­quelles je me sens tout à fait sereine dans la rue et que je n’appréhende pas de vio­lences par­ti­cu­lières », ajoute Julie, 30 ans, run­neuse sur les quais de Saône et du Rhône depuis sept ans. Parce qu’on dit « Fuck » au mythe de la jog­geuse kid­nap­pée dans la forêt, énième décli­nai­son de la volon­té d’enfermer des femmes.

Parce que c’est un sport simple, inclu­sif. Accessible à toute per­sonne valide. « Facile, dit Anne, 46 ans. Le moyen le plus rapide pour aller se défou­ler phy­si­que­ment et men­ta­le­ment. » Qu’elle aille cou­rir « au stade ou sur des[…]

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