felix les suceuses de l ouest 1
Marcel Lopez et une des ses aspiratrices-excavatrices, baptisé "Félix". Une charmante référence à Félix Faure, mort d'épectase.

« Les suceuses de l’Ouest », exemple de sexisme sans limite

Voilà plusieurs années que nos lectrices nous alertent sur l’humour pour le moins douteux d’une entreprise de chantier au nom évocateur : les suceuses de l’Ouest.

Elles s’appellent Janine, Linda, Monica, Frida, Clara, Élisa ou Berta et sont prêtent à « intervenir rapidement ». Elles, ce sont les aspiratrices-excavatrices de l’entreprise de terrassement pas aspiration « Les suceuses de l’Ouest ». Ces camions de chantier de plusieurs tonnes, couleur rose Barbie-qui-a-pris-un-cacheton-de-MDMA, sont munis d’un long tuyau et aspirent gravats et autres déchets de chantier. Des photos de ces engins de très bon goût sont régulièrement diffusées sur les réseaux sociaux, accompagnées de commentaires dépités, et notre rédaction en reçoit dans sa boîte mail environ tous les deux mois. En fait, la France entière semble en avoir assez de la grivoiserie lourdingue de l’entreprise de BTP.

Même pour votre voisin le plus beauf (celui qui s’amuse à vous reluquer quand vous étendez votre linge et que Madame a le dos tourné), le jeu de mots salace des « suceuses » relève de l’audace. Mais Marcel Lopez, leur fondateur, n’a pas froid aux yeux et c’est même à ça qu’on le reconnaît. En 2006, ce génie décide de revoir sa stratégie marketing. Prenant visiblement un peu trop au sérieux l’adage selon lequel « le sexe fait vendre », il repeint tous ses camions en rose et leur donne des noms de femmes. 

Marcel l'intrépide

L’homme a bien été interpellé à plusieurs reprises, notamment par le collectif féministe Les femmes du Mantois. Le 8 octobre 2019, elles s’indignaient publiquement dans Le Parisien. Mais rien ne semble arrêter Marcel Lopez. Quelques jours après, il répondait à ces accusations de sexisme dans le même canard : « À mon sens, il n’y a pas de polémique, confiait-il. On a la chance d’avoir un ADN qui a bien marché, ça nous a fait gagner dix ans de communication. » Comprenez : avec Marcel, le name and shame n’a pas de prise, il s’en délecte.

Causette a tenté de le contacter afin de le bousculer un peu dans sa morgue sexiste, mais le patron des suceuses n’a pas souhaité donner suite. Il semblerait que les camions de l’entreprise n’ont pas fini de se balader dans tout le pays et que de nombreuses lectrices non averties mais courroucées (on les comprend !) nous envoient des photos prises sur le vif de ces aspiratrices-excavatrices fuchsia pendant encore longtemps. Car fortes du succès des suceuses de l’Ouest, les suceuses de l’Est ont rejoint la prospère PME. C’est quand la retraite de M’sieur Lopez ?

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