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Frederico Chiesa au moment de tirer son but, capture d'écran de TF1

Espagne – Italie : un choc qui a tenu toutes ses promesses

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Ce mardi 6 juillet 2021, les spectateurs du stade de Wembley à Londres ont eu la chance de voir une première demi-finale de l’euro 2020 de haute volée. L’Italie et l’Espagne se sont affrontées dans un match qui a été une vraie lutte tactique entre les deux équipes et les deux entraîneurs des différentes sélections.

La première mi-temps : une Espagne qui a trouvé la solution tactique pour contrer l'Italie

On avait beaucoup à attendre de ce match, on voulait continuer à voir cette Italie flamboyante lors de cet Euro (notamment contre la Belgique lors des quarts de finale) et on voulait voir une Espagne hisser son niveau de jeu après un tournoi en demi-teinte.

La première mi-temps a pris les gens de surprise : les Espagnols, dont on critiquait le style de jeu trop lent avec une possession de ballon improductive, ont encore eu la possession du ballon mais ils se sont projetés très vite en avant notamment sur leur côté gauche.

Les Italiens quant à eux ont été assez décevants. On pouvait espérer une lutte du milieu de terrain, mais ce ne fut pas le cas tant la domination espagnole était claire. La Nazionale se trouvait comme emprisonnée : lorsque les Italiens avançaient vers les buts adverses, ils étaient pris en étau par le pressing haut espagnol et ne pouvaient pas poser le ballon et réfléchir plus calmement à leur attaque, ce qui a provoqué de nombreuses pertes de balles italiennes à la suite de passes trop rapides et non réfléchies. L’autre source de perte de ballons italiennes a été l'usage abusif de passes longues car les hommes de Mancini n’arrivaient pas à passer le milieu de terrain.

Si le score est resté à 0-0 à la mi-temps, c’est avant tout à cause d’un manque de réalisme espagnol et grâce à une défense italienne excellente (comme à l’accoutumé). Les Espagnols ont souvent essayé de passer par les côtés et de faire des centres. Le problème pour les hommes de Luis Enrique, c’est qu’en surface de réparation il y avait assez peu de présence espagnole et que leur avant-centre Mikel Oyarzabal a malheureusement brillé par un manque de finition, et ce durant tout le match. La question que l’on est alors obligé de se poser est : Luis Enrique a-t-il eu raison de céder à la pression et de ne pas aligner Alvaro Morata ? L’attaquant espagnol de la Juventus subit des critiques très violentes sur ses erreurs lors d'occasions manquées, il a même subi des menaces à l’encontre de ses enfants. Cependant, force est de constater que le remplaçant de Morata n’a pas su faire la différence.

Une seconde mi-temps où Roberto Mancini arrive à réorganiser la Squadra Azzura

Pour la seconde mi-temps, Roberto Mancini a changé la tactique italienne : l’équipe accepte de subir et de ne pas posséder le ballon en jouant avec un bloc plus bas et plus compact. En contrepartie, les Italiens sont plus agressifs dans leur pressing et organisent de meilleures contre-attaques. Ils veulent jouer avec de bons appels en profondeur, dans le dos des défenseurs espagnols. Avec un bloc plus bas et plus compact, les joueurs italiens peuvent mieux organiser les attaques et ainsi éviter les passes trop hâtives et les pertes de ballon qui s’en suivent. C’est une stratégie efficace car à la 60ème minute, à la suite d’un contre italien, Federico Chiesa marque.

Les Espagnols continuent de jouer comme lors de la première mi-temps, en faisant tourner efficacement le ballon. Ils se retrouvent encore avec le même problème de la première mi-temps, trop peu de présence espagnole dans la surface de réparation et trop d'occasions claires de buts non concrétisées. La domination ne se confirme pas. Pour contrer cela, Luis Enrique fait de nombreux changements, notamment l’entrée de Morata à la 62ème minute. Ce changement va s’avérer efficace, car à la 80ème minute, suite à une action où il sera au départ et à la finition, Alvaro Morata met un but pour l’Espagne. Aucune des deux équipes n’arrivera à mettre un autre but avant la fin du temps réglementaire, il y aura donc prolongation.

Des prolongations à l'image du match

Les prolongations seront similaires au match, avec une première mi-temps où les Espagnols auront une domination claire et des Italiens qui retrouvent leur travers de leur 45 premières minutes : des passes longues inefficaces et trop de pertes de ballons. Les quinze dernières minutes seront différentes : on y voit une équipe italienne plus sereine, mieux positionnée et une excellente défense de part et d’autre. Il n’y aura pas de but, les deux équipes vont en découdre lors d’une séance de tirs au but.

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Roberto Mancini qui parle à ses joueurs lors des prolongations, capture d'écran de TF1

Après un match équilibré, une séance de tirs au buts

La séance de tirs au but commence mal pour les deux équipes car Locatelli et Olmo (qui a pourtant été incroyable durant tout le match) vont manquer leur tir respectif, interceptés par les gardiens de but. Ensuite, Belotti et Bonucci marqueront leur tir au but, tout comme Gerard Moreno et Thiago Alcantara côté espagnol. Le quatrième tir au but est tiré par Alvaro Morata. Celui qui a été le héros de l’équipe avec son égalisation rate son tir. Du côté italien, si Jorginho réussit son tir il qualifie l’Italie, c’est ce qu’il fait avec un tir magnifique d’une étonnante lenteur qui prend le gardien espagnol Unai Simon à contrepied.

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Jorginho au moment de tirer son tir au but qui mène l'Italie en finale, capture d'écran de TF1

Une Italie qui prouve face à une grande Espagne pourquoi elle est la favorite pour remporter cette Euro

Le seul regret que l’on peut avoir à la fin du match c’est qu’il se soit terminé. Ce fut un match de haute volée, où l’on a vu une Espagne briller comme on ne l’avait jamais vu briller lors de ce championnat et une Italie vaciller mais qui a su résister. Après avoir éliminé la Belgique, une des grandes favorites de cet Euro, l’Italie a su doubler cet exploit en éliminant une grande Espagne. Avec un jeu aussi qualitatif, il semble clair que son prochain adversaire, le Danemark ou l’Angleterre, aura fort à faire.

Irène Sarrode

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