Dopée par les grèves et la pandémie, la pratique de la petite reine s’est amplifiée dans les villes françaises. Mais entre les « coronapistes » accusées d’enlaidir l’espace urbain et la violence verbale ou physique subie par les cyclistes, elle n’a pas que des allié·es. Pour quelles raisons ce petit deux-roues inoffensif cristallise-t-il autant l’hostilité ?
Le 15 mars, Gilles Martin-Chauffier, écrivain et rédacteur en chef culture à Paris Match, a sorti sa plus belle plume pour rédiger un billet d’humeur aux tonalités dramatiques intitulé « Une urgence : interdire le vélo à Paris1 ». Visiblement, il en avait gros sur la patate. Remonté à bloc contre les « fous du guidon », il dénonce : « On a bien compris que remonter les rues en sens interdit, envahir les trottoirs, griller les feux et affoler les grands-mères rend service à la planète. » C’est bien simple, il n’en peut plus de « ces courants d’air à écouteurs [qui] filent en tous sens » et dont il se demande « si leur QI atteint vraiment deux chiffres ». Un plaidoyer rempli d’amour, qui donne envie de lui poser une question toute bête : pourquoi tant de haine, Gilles ? Et d’ouvrir la question à tous[…]