On ne respire pas tous et toutes le même air : en ville, les plus défavorisé·es sont souvent plus exposé·es à la pollution de l’air et plus vulnérables face à ses dégâts sur la santé. Mais la France tarde à prendre en compte ces inégalités.
C’est un entrelacs de voies rapides, façon nœud coulant de béton, qui enserre un centre commercial et une gare routière désaffectée. À l’est de Paris, l’échangeur routier de Bagnolet, en Seine-Saint-Denis, relie la capitale, son périphérique et l’autoroute A3 : jusqu’à 300 000 véhicules y transiteraient chaque jour. Le 1er février, des fumigènes noirs s’élevaient au pied d’un pont. « Quartiers populaires, trois fois plus exposés à la pollution de l’air », alertait une banderole d’Alternatiba, un mouvement écologiste, et du Front des mères, une association de parents.
De Bagnolet au Bronx
Airparif, l’organisme qui évalue la qualité de l’air en Île-de-France, a mis en lumière, dès 2003, une pollution « presque deux fois plus forte au sein de l’échangeur » que dans d’autres quartiers et des[…]