Dans un contexte où Emmanuel Macron vient de présenter un « plan eau » et où son ministre de l'Agriculture refuse d'interdire un pesticide responsable de la pollution des nappes phréatiques, l'Anses sonne l'alarme sur les métabolites du chlorothalonil, qu'elle vient de retrouver à profusion dans notre eau du robinet.
Son petit nom ? Chlorothalonil R471811. Les métabolites – c'est-à-dire des composants issus de sa dégradation – de ce pesticide sont présents en grandes quantités dans l'eau potable des Français·es, a annoncé jeudi 6 avril l'Agence nationale de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) dans un communiqué.
Cette présence de dérivés de chlorothalonil R471811, pesticide interdit en France depuis 2019, a été détectée à l'occasion d'une des campagnes que le laboratoire hydrolique de l'Anses effectue régulièrement pour chercher dans l'eau destinée à la consommation humaine, et à échelle nationale, des « composés chimiques qui ne sont pas ou peu recherchés lors des contrôles réguliers ». C'est donc la première fois que l'Anses cherche – et trouve – des métabolites du chlorothalonil R471811, classé « pertinent » (c'est-à-dire faisant peser « un risque sanitaire pour les consommateurs[…]