Le sport se trouve à l’intersection d’oppressions multiples : le validisme, le sexisme, le racisme. Et bien sûr, la grossophobie. Alors que la société pousse sans cesse les personnes en surpoids à faire du sport pour maigrir, elle n’accepte pas de les voir pratiquer, et pire encore, y prendre du plaisir.
« Grosse vache ! », « Fais gaffe, tu vas casser la machine avec ton gros cul », « Marchez, ça sera plus facile pour vous », « Pédale plus vite si tu veux maigrir », « On dirait un hippopotame en tutu ». Ces petites phrases assassines, les sept femmes qui ont accepté de témoigner pour Causette les ont entendues au moins une fois dans leur vie au cours d’une séance de sport. Une grossophobie décomplexée qui a entraîné des dégâts considérables quant au rapport qu’elles entretiennent à leur corps et au sport. Avec la fausse croyance qu’« on ne peut pas être sportive et aimer le sport quand on est grosse » en toile de fond. Il suffit d’ailleurs de regarder autour de soi pour s’en rendre compte : peu nombreuses sont les femmes en surpoids ou obèses à pratiquer de l’exercice en extérieur, dans les salles ou clubs de sport. Et lorsqu’elles osent franchir le pas, elles sont bien souvent victimes de grossophobie.
Plusieurs femmes nous ont ainsi confié les insultes, les regards et les mises à l’écart dont elles ont été victimes plus jeunes et qui ont conditionné durablement leur pratique sportive. Clémence1, 34 ans, est en surpoids depuis l’école primaire. Au collège, la jeune fille est toujours la plus grosse de sa classe. Pour elle, les cours de[…]
- Le prénom a été modifié[↩]