La Voix du Nord a révélé mercredi que plusieurs femmes font état sur les réseaux sociaux de faits relevant de harcèlement et même d'agressions sexuelles durant les matches à domicile du RC Lens. Le club a diligenté une enquête pour faire la lumière et recueillir d'autres témoignages.
En minorité numérique dans les tribunes de football, les femmes y sont-elles particulièrement en danger ? C'est la question que posent plusieurs témoignages de supportrices du Racing club de Lens (Pas-de-Calais) sur les réseaux sociaux et repérés par La Voix du Nord, qui a contacté et interviewé plusieurs d'entre elles. Leurs récits font état de situations relevant de harcèlement sexuel et même d'agressions sexuelles, poussant le club à réagir et à ouvrir une enquête interne jeudi 1er juin.
Le témoignage le plus grave est, à ce stade, celui d'une supportrice Sang et Or racontant avoir été bloquée par trois hommes dans les toilettes du stade Bollaert – l'un lui aurait même touché les fesses – avant qu'un stadier ne vienne à sa rescousse. « L’un d’entre eux bloque la porte, les deux autres sont collés à moi, a‑t-elle-livré à La Voix du Nord. Je sentais l’alcool dans leur respiration. Ils me disaient : "T’es bonne, qu’est-ce que tu fais là ?" J’ai fini par crier. » Les autres témoignages racontent la présence d'une certaine culture du viol au sein des supporters lensois : chants sexistes visant une supportrice et attouchements lors de moments de liesse en tribune.
"Évidemment pas qu'à Lens"
« Le Racing club de Lens, sur la base des signalements exprimés, mène une enquête et collecte des témoignages afin de prendre la mesure de ces actes délictuels dont il n'a jamais eu connaissance jusqu'alors et qui suscite chez lui une profonde indignation », a réagi la direction du club actuellement deuxième de Ligue 1 auprès de l'AFP, selon Europe 1.
De son côté, l'entraîneur Franck Haise a affirmé lors d'une conférence de presse jeudi : « Que la parole des femmes sur ce genre de délits […] se libère, c'est évidemment une très très bonne chose », rapporte la radio. Par la suite, Franck Haise a fait remarquer : « Je suppose que si c'est dans notre stade, c'est dans beaucoup de stades. […] J'espère que c'est dans le moins de stades possibles mais ce n'est évidemment pas qu'à Lens. »