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Football : au stade de Lorient c’est désor­mais Morwenn Le Normand qui donne le ton

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©Morwenn Le Normand

La chan­teuse de 41 ans vient d'être nom­mée spea­keuse du club de foot­ball de Lorient. Elle fait désor­mais par­tie de ces rares femmes à prendre le micro pour mettre l’ambiance pen­dant les matchs.

Le club de foot­ball de Lorient s’est choi­si un nou­veau spea­keur. Et c'est une spea­keuse. Alors que le micro était jusqu’ici tenu par Alain Bossard, le club de ligue 1 a déci­dé de chan­ger de voix le 12 août der­nier, pour celle de Morwenn Le Normand. Au Moustoir, comme on appelle le stade de Lorient, c’est désor­mais elle qui sera char­gée de mettre l’ambiance pen­dant le match, d’annoncer la com­po­si­tion de l’équipe et les buts. Concrètement, elle sera au bord du ter­rain avant, pen­dant et après les 90 minutes de jeu, à suivre tous les moments clés de la ren­contre pour don­ner le tem­po. Une nomi­na­tion sym­bo­lique, jusqu’à pré­sent, les stades de Ligue 1 ne comptent seule­ment qu'une poi­gnée de voix féminine. 

« Je suis ravie, c’est très nou­veau pour moi », lance Morwenn Le Normand à Causette. Pourtant, la Lorientaise de 41 ans est déjà une habi­tuée du Moustoir et des supporter·trices des Merlus. Elle inter­pré­tait jusque-​là et depuis quelques années déjà l’hymne bre­ton, le Bro Gozh Ma Zadou et l’hymne offi­ciel du club, Tête haute et Fière avant chaque match. « Une évi­dence » pour cette ancienne ins­ti­tu­trice qui s’est recon­ver­tie dans la musique il y a dix ans. C’est d’ailleurs entre deux répé­ti­tions pour le concert qu’elle don­nait au fes­ti­val de Métal Motocultor – le petit frère du Hellfest – que Morwenn Le Normand s’est prê­tée au jeu de l’interview.

Du gui­chet au terrain

L’histoire d’amour entre le FC Lorient et Morwenn Le Normand ne date donc pas d’hier. Même si, au contraire de la musique, le foot n’a pas tout de suite été une évi­dence pour elle. Gamine, c’est plu­tôt pour le vol­ley qu’elle se pas­sion­nait. Mais dans la vie de Morwenn, tout semble être une his­toire de ren­contre. C’est à 19 ans qu’elle décroche par le biais d’une amie, le job étu­diant de gui­che­tière au Moustoir, qu’elle tien­dra jusqu’à ses 24 ans. Puis, alors qu’elle touche à la télé en tra­vaillant pour France 3 Bretagne, elle ren­contre, il y a quelques années, le direc­teur de la com­mu­ni­ca­tion du FC Lorient. Elle lui parle de sa pas­sion pour la musique et de son amour pour sa région – et en par­ti­cu­lier pour sa ville -, il lui pro­pose de chan­ter les hymnes avant le match.

Et puis cet été, le club la contacte pour une deuxième pro­po­si­tion : celle de deve­nir la nou­velle voix de la sai­son. « J’étais la pre­mière sur­prise, je ne m’y atten­dais pas du tout. J’ai réflé­chi quand même un petit peu mais dans ma tête c’était déjà oui », déclare Morwenn Le Normand, qui ne délais­se­ra pas pour autant sa car­rière de chan­teuse. « Ma pre­mière pas­sion ça reste la musique et mon pre­mier métier c’est d’être chan­teuse », souligne-​t-​elle.

Même si les Merlus risquent de lui prendre quelques soi­rées par mois, Morwenn devra chauf­fer le Moustoir à chaque match qu’ils joue­ront à domi­cile. Le pre­mier match de Morwenn en tant que spea­keuse se tien­dra d’ailleurs dimanche pro­chain à 21h contre Montpellier. « Comme toutes les pre­mières fois il y a for­cé­ment des appré­hen­sions mais sur­tout beau­coup d’empressement, indique Morwenn Le Normand. J’ai hâte de sen­tir l’ambiance, de voir où je peux aller et où je ne peux pas aller. » S’il y aura une pré­pa­ra­tion avec le club avant chaque match, la spea­keuse en herbe compte bien ajou­ter sa touche per­son­nelle à l’affaire. « Je parle bre­ton, j’ai une iden­ti­té bre­tonne très forte que je sou­haite infu­ser aux sup­por­ters. D’ailleurs je pense qu’ils m’ont choi­sie en par­tie pour mon iden­ti­té lorien­taise », dit-​elle en nous pré­ci­sant qu’elle apprend actuel­le­ment un vieil hymne en breton.

Et le sexisme ?

Parce qu’elle fait par­tie des rares spea­keuse en Ligue 1 et que le monde du foot­ball n’est pas tou­jours tendre avec les femmes, la ques­tion du sexisme est évi­dem­ment arri­vée sur la table au cours de l’interview. Une ques­tion que Morwenn Le Normand balaye rapi­de­ment. « Je n'y pense pas du tout, j’ai l’habitude de tra­vailler avec des hommes, la musique est aus­si un uni­vers qui peut être très mas­cu­lin. D'ailleurs je n’ai pas encore reçu de remarque sur ma nomi­na­tion, lance-​t-​elle en se ravi­sant tout de suite. « Ah si, une, de ma fille, elle me disait « mais com­ment tu vas faire pour qu’on t’entende ? », dit-​elle en riant. Sa fille ain­si que les supporter·trices du FC Lorient seront cer­tai­ne­ment vite convaincu.es. Morwenn Le Normand est prête à don­ner de la voix. 

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