Si seules leurs performances devraient être scrutées, les sportives n’échappent pas à la sexualisation et aux injonctions sur le corps féminin. Certaines s’emparent du body positive pour faire évoluer les représentations.
« Mon corps, c’est mon outil de travail, si je ne l’accepte pas, si je ne l’aime pas, je ne peux pas performer sur le tapis, donc j’essaie d’en prendre soin et de l’aimer. » Ces mots sont ceux de la judoka Romane Dicko, championne du monde des plus de 78 kilos et double médaillée olympique à Tokyo en 2021, dans une vidéo de Brut. L’athlète de 23 ans, qui concourt dans la catégorie « poids lourds », la plus élevée chez les femmes en compétition, partage régulièrement des contenus autour du body positivisme sur les réseaux sociaux. Sur son compte Instagram, la sportive poste des vidéos dansantes ou d’elle sur les tatamis, où elle a appris à accepter son corps dont elle ne trouvait pas d’équivalent, petite, à la télévision. Elle entend bien, ainsi, proposer un autre modèle à la jeune génération.
Trop musclée, trop grosse, trop petite, pas assez mince… Dans le sport, comme ailleurs, le corps des femmes est scruté de près, soumis aux diktats et aux stéréotypes de genre. Serena Williams a été l’une des premières à élever la voix, affirmant sa volonté de changer les représentations, en tant que femme, noire, sportive, maman. « Je ne vous demande pas d’aimer mon corps, je vous demande simplement de me laisser être moi, avait-elle déclaré au magazine Self dès 2016, en réponse aux critiques qui lui étaient adressées sur son physique après chacune de ses apparitions. Parce que je peux influencer une fille qui me ressemble, je veux qu’elle se sente bien dans sa peau. »