Parmi les crapules qui prennent les quidams pour des buses (ou font tout comme), une espèce sympathique nous réjouit : les humoristes. Quatre énergumènes de ce genre nous ont raconté leur modus operandi, de la taquinerie bon enfant aux canulars les plus épicés.

Guillaume Meurice
« Je vais chercher la connerie en chacun de nous. » La messe meuricienne est dite. Des jeunes bourgeois dans un meeting du parti Les Républicains (avec qui il se prend en selfie) aux aspirants au titre de champion du monde de l’œuf mayo (« championnat du monde, bordel ! » souligne-t-il à Causette), en passant par les petits vieux du marché, le chroniqueur Guillaume Meurice aime titiller son prochain. Quasi cinq ans qu’il « discute avec les gens dans la rue, tous les jours » et raille leurs convictions sur France Inter dans l’émission Par Jupiter ! Il va jusqu’à faire cracher à un lobbyiste du plastique, après moult tentatives, que le verre pollue moins que son maudit polymère. Il peut demander benoîtement à une grand-mère pourquoi elle emmène son petit-fils à une attraction mini-Porsche et pas à un atelier Renault Fuego. Et même se rendre à un meeting de Sarkozy déguisé en Marianne, avec une pancarte « J’ai mal au cul »… « J’adore le raisonnement par l’absurde, se réjouit-il. J’essaie de mettre du doute dans leurs discours. Et, souvent, alors que les gens sont certains d’un truc, ils se disent : “Au final, en fait, non.” » Un accomplissement pour ce fils de « kiosquiers bourguignons soixante-huitards », ancien étudiant en théâtre, habitué des discussions politiques et de la rhétorique.
À ces témoignages éclectiques, Guillaume Meurice ajoute, à l’antenne, des blagues bien noires. Pour paraphraser l’avis d’une fan de Game of Thrones et expliquer le mot « spoil » : « C’est comme si on disait à Nicolas Dupont-Aignan qu’il va encore se prendre une taule : ça lui enlève la surprise. » Pour parler sexe, il salue « l’équipe du professeur de biologie Barbarin » pour ses enseignements d’éducation[…]