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La ter­rine Dion

« Si tout zappe et lasse, les amours aus­si passent. » Alors consolez-​vous, non pas dans les robes de Maman, mais dans celles de Céline : pas besoin de « for­mule magique ni de mara­bout d’Afrique » pour réa­li­ser cette recette qué­bé­coise. Sachez tou­te­fois que si vous « chan­ger en or » n’a pas suf­fi, pas sûr que vous fas­siez reve­nir l’être aimé avec du pâté. 

terrinedion 1 A
© Anne Bouillot 

1. On tra­vaille son rôle

Tout en sobrié­té, façon Céline. Pliez les genoux, jetez avec éner­gie vos che­veux filasses en arrière, écar­tez les bras, revê­tez la plus dis­crète de vos robes longues à paillettes et, tout en net­toyant les traces de doigts sur le boî­tier, réécou­tez D’eux, le meilleur album de Céline, entiè­re­ment écrit par Jean-​Jacques Goldman. Après tout, il n’y a pas de mal à revivre votre prin­temps 1995.

2. Préparation 

Quarante-​huit heures avant votre show à Vegas. Inutile de faire vos bagages pour d’infinies ven­danges. Faites plu­tôt trem­per les baies de cran­ber­ry (can­ne­berge) dans le cognac. Découpez en lanières les filets de pou­let et faites-​les mari­ner dans l’alcool. N’en pro­fi­tez pas pour vous ser­vir un verre à chaque fois ou vous ris­quez de refaire la cho­ré de My Heart Will Go On en solo et de prendre votre table de cui­sine pour une proue de bateau. Salez, poi­vrez. Coupez en petits cubes la poi­trine de porc. 

Dans votre robot, mixez très gros­siè­re­ment les foies et la poi­trine. Ajoutez le lait, le sirop d’érable, les épices, un shoo­ter de cognac, les baies de can­ne­berge, les pis­taches et mélan­gez bien. Bardez la ter­rine au fond avec la moi­tié de la barde de porc et remplissez-​la en alter­nant les couches de mix foie-​poitrine et de lanières de pou­let (pla­cées dans la longueur).

Quand la ter­rine est pleine, recouvrez-​la du reste de la barde. Refermez le cou­vercle et faites cuire 2 h 30 au bain-​marie à 160 °C. Quand elle est cuite, placez-​la au frais pen­dant 48 heures.

3. Pendant ces 2 jours

Faites-​vous un Célinethon. C’est le moment de revi­sion­ner la céré­mo­nie du mariage avec René sur la VHS que vous avez secrè­te­ment enre­gis­trée en décembre 1994, de relire votre revue de presse Télé Loisirs et les articles que vous avez reli­gieu­se­ment archi­vés à la même époque ou d’apprendre par cœur les paroles d’On ne change pas pour crâ­ner en soi­rée (ou avoir honte le lendemain).

4. Dégustation de la ter­rine Dion

Deux jours plus tard, donc. Vous savez les hivers, vous savez le froid, mais une soi­rée sans écou­ter Céline, vous savez pas (la construc­tion d’une phrase néga­tive non plus, visi­ble­ment). Votre ambiance musi­cale est donc toute trou­vée. Dégustez la ter­rine Dion sur du pain toas­té avec un kir-​érable, puis juste le vin blanc, puis le reste du cognac. Vous devriez assez vite être suf­fi­sam­ment à l’aise pour offrir à vos hôtes la cho­ré de Titanic et les paroles d’On ne change pas hur­lées en voix de tête, une télé­com­mande à la main en guise de micro, tout en sobrié­té, façon Céline.


Pour les 8 amis

avec qui vous écou­tiez en cachette l’album D’eux en 1995, quand les gar­çons comme les autres pleu­raient tou­jours la mort de Kurt Cobain

Préparation 
20 min

Cuisson 
2 h 30

Repos 
2 jours

Calories 
C’est de la ter­rine, pas de la tomate-mozza

Qu’est-ce qu’on boit ?
Un kir au sirop d’érable

À la char­cu­te­rie, vous irez cher­cher :
son cœur, si elle l’emporte ailleurs
400 g de foies de volaille
200 g de filets de blanc de pou­let (ou de cari­bou)
200 g de poi­trine de porc
une grande feuille de barde de porc

À l’épicerie, vous irez cher­cher :
son âme, dans le froid, dans les flammes
70 g de baies de cran­ber­ry (séchées, comme des zom­bies)
50 g de pis­taches crues
50 ml de lait
1 c. à s. de sirop d’érable
1 c. à c. de poivre
1 c. à c. de 4 épices
1 c. à c. de coriandre

Au fond de votre buf­fet, vous trou­ve­rez : 
des lan­gages pour chan­ter ses louanges
200 ml de cognac

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