Retrouvez ici les trois premières mesures que mettraient en place nos lectrices et nos lecteurs si demain ils ou elles étaient élu·es président·es de la République. Pour participer vous aussi, c'est par là !
Ilona, référente égalité dans un CIDFF, 25 ans

1.« L’écologie serait un sujet transversal de mon mandat : transport, alimentation, travail, éducation, agriculture… en lien avec les recommandations formulées par le rapport du GIEC, tout en accompagnant la population vers le changement et la décroissance. »
2. « Je modifierais le mode de financement des associations afin qu’elles soient financées avant tout pour ce qu’elles sont et non pour ce qu’elles font. Cela stopperait la mise en concurrence des associations ainsi que la course au projet et redonnerait du sens aux actions mises en place, en favorisant l’expérimentation. »
3. « Je ferais appliquer réellement la loi de 2001concernant les séances d’éducation à la vie affective et sexuelle, afin que chaque collégien et lycéen bénéficie des trois séances par an prévues dans le cadre de la loi et puisse ainsi entendre parler du respect, du consentement, d’homosexualité et d’égalité entre tous et toutes chaque année, dès la sixième. »
Pauline, journaliste, 25 ans

1. « J’interdirais l'élevage et la culture intensive ainsi que l'utilisation de pesticides. Je mettrais en place des formations pour que les agriculteur·ices se forment à ces nouvelles formes d’activités et je compenserais leurs pertes financières à moyen terme avec un équivalent SMIC jusqu'à ce qu'iels puissent en vivre décemment. »
2. « Au niveau socio-économique, je taxerais les dividendes d'actionnaires des entreprises à 30%, et réinvestirais cet argent dans des prêts à taux très bas (0.3%) pour les salarié·es qui veulent racheter leur entreprise. »
3. « J’intègrerais les questions féministes aux programmes éducatifs dès le plus jeune âge, avec un apprentissage autour de l'égalité homme-femmes. Le programme sera conçu et écrit par des associations féministes, en collaboration avec des pédopsychiatres, des professeur·es, et des sociologues éminent·es sur les questions de sexisme. Il traitera notamment des questions de sexualité, d'identité et d’expression de genre, d'orientation sexuelle, de harcèlement, de consentement et d'égalité à tous les niveaux. Des outils concrets seront donnés aux élèves pour leur permettre de continuer leurs réflexions, et de poser des questions. »
Céline, 45 ans, psychologue clinicienne

1. « Je réformerais en priorité le système éducatif car c’est en s'occupant du mieux être des enfants que nous contribuerons à amener la société vers plus d'humanité. Je constate au quotidien dans mon métier qu’à la fois les enseignants et les élèves font face à une forte maltraitance institutionnelle due à un fonctionnement qui s’approche trop de celui de l’entreprise. On ne laisse aux enseignants ni le choix de leur lieu de travail ni celui de l’âge des élèves qu’ils encadrent, les mettant en difficulté, ce qui se répercute sur ces derniers. Du côté des enfants, on leur demande trop en trop peu de temps, alors que le modèle allemand, moins contraignant, a fait ses preuves. »
2. « Je me concentrerais ensuite sur la protection de l’environnement. C’est aberrant de se dire qu’avec tout le travail fourni par les scientifiques, on sait exactement ce qu’il faut faire mais que les mesures nécessaires sont perpétuellement postposées. Je pense notamment aux agriculteurs, que l’utilisation de néonicotinoïdes place en premières lignes : il faut les accompagner à sortir des pesticides. »
3. « Enfin, je repenserais le système d'accueil et d'accompagnement des personnes âgées, ce qui passerait notamment par la fin des Ehpad lucratifs. S'occuper de nos aînés comme ils se sont occupés de nous avant, par leur éducation ou leur travail. »
Katia, journaliste, 32 ans
1. « Je réquisitionnerais les logements et bureaux vacants sur le territoire afin d'y loger d'urgence l'ensemble des SDF du pays, en partant du principe qu'avoir un toit sur sa tête est la première dignité à laquelle doit accéder la population. Cette mise à l'abri serait coordonnée avec l'association experte Droit au logement, qui lutte depuis des années pour se faire entendre à ce sujet. »
2. « Je fixerais l'objectif de 75% d'énergie électrique produite en France grâce aux éoliennes en mer à la fin de mon mandat, en arguant que c'est la meilleure des solutions actuelles pour, enfin, réaliser cette transition énergétique qui nous est vitale. »
3. « Je réablirais l'ISF pour financer la mise à l'abri et l'accompagnement des sans-abris mentionnée plus haut, et allouerais tout surplus au financement de l'hôpital et de la recherche médicale. »
Anissa, 41 ans, secrétaire dans un Ehpad public

1. « Dans l’objectif d’améliorer significativement les conditions de travail du personnel en Ehpad, je mettrais tout d’abord en place une revalorisation des salaires avec une réelle prise en compte de la pénibilité de ces métiers, surtout pour les femmes qui constituent 80 % du personnel. »
2. « J’augmenterais ensuite les dotations publiques allouées aux Ehpadafin d’améliorer la prise en charge des personnes âgées. Si on veut les accompagner correctement, il est nécessaire d’investir de l’argent dans le secteur du grand âge. Les Ehpads ne doivent plus être des mouroirs. »
3. « Pour finir, j'instaurerais des politiques d’embauches massives avec l’objectif d’un soignant pour un résident. Pour l’instant, c’est deux soignants pour vingt-cinq résidents par jour, ce qui n’est pas acceptable, ni pour le personnel ni pour les résidents et leur famille. Mais je ferais attention à ce qu’ils soient suffisamment qualifiés. Trop de salariés ne le sont pas actuellement, ce qui entraîne des maltraitances comme on a pu le constater avec le scandale du groupe privé Orpea. »
Cathy, croisée à la manif du 8 mars à Paris
1. « J’attaquerais le problème des inégalités entre les femmes et les hommes à la base : je placerais beaucoup plus de femmes dans les institutions, qui restent très masculines. Ce serait ma façon de combattre le patriarcat, qui me paraît vraiment être la cause de tous les maux, capitalisme compris. »
2. « Je me pencherais ensuite sur les problèmes d’inégalités sociales, de manière générale, même si je suis persuadée que les femmes en paient un lourd tribut. Partout dans le monde, ce sont les premières précaires et il faut remédier à cela avec davantage de redistribution de richesses. »
3. « Avec la guerre en Ukraine, on constate à quel point on est dépendant des énergies fossiles. Ça fait des années que je me bats contre ça, donc j'enchainerais avec un gros procès contre Total [rires], et la valorisation des énergies locales et renouvelables. Le dossier énergie, c’est vraiment ce qui nous tire vers le bas actuellement d’un point de vue environnement, suivi de près par l’agriculture industrielle. On devrait absolument mettre un grand coup de poing au lobby de la viande et se tourner vers une agriculture raisonnée et des sols vivants. »
Maude, 27 ans, psychologue

1. « Je mettrais en place une formation obligatoire pour les professeurs de l’éducation nationale et les Accompagnements d’élèves en situation de handicap (AESH) aux troubles du neurodéveloppement, qui regroupent les handicaps intellectuels, les troubles du spectre de l’autisme, le trouble spécifique des apprentissages, le déficit de l’attention ou encore l’hyperactivité. Une formation sur ces troubles permettrait une véritable inclusion scolaire. Les professionnels qui sont en première ligne ont besoin d’être formés pour mieux accompagner les élèves et répondre de manière efficace à leurs besoins mais aussi savoir repérer les troubles pour les orienter. »
2. « Je renforcerais l’enseignement de l’éducation à la vie affective et sexuelle dans les Instituts médico éducatifs (IME) qui accueillent des enfants et adolescents atteints de handicap mental. Cet enseignement est déjà censé être obligatoire par la loi mais force est de constater que les jeunes en situation de handicap placés dans ces structures spécialisées ne sont pas assez informés et sensibilisés sur le sujet. Notamment sur celui du consentement. On constate que beaucoup d’adultes subissent des agressions sexuelles une fois sortis de l’IME. »
3. « Je créerais des places d’hébergement dans les structures pour personnes en situation de handicap. Aujourd’hui on se retrouve avec des IME surchargés qui ne peuvent plus accueillir d’enfants car ils n’ont pas d’autres choix que de garder des adultes de plus de 21 ans qui ne trouvent pas de places dans les foyers de vie. On se retrouve avec des trentenaires dans des institutions réservées aux 6 – 21 ans. »
Robin, 28 ans, journaliste

1. « Je souhaiterais m’investir dans la lutte contre les violences intrafamiliales en établissant, et ce dès les premiers signes de violences reconnues par un juge, un suivi judiciaire très restrictif et un accompagnement psychologique et automatique pour l'auteur des violences. Un suivi à raison d'un rendez-vous par semaine entre l'auteur des violences, sa conjointe si elle souhaite rester avec lui (ou son enfant, le cas échéant) et un professionnel dédié. »
2. « Je mettrais également un revenu universel de 1 000 euros pour chaque citoyen français de plus de 18 ans, sans condition de ressources, qui remplacerait l'intégralité des aides de l'État. J'en profiterais également pour créer une plateforme numérique qui centralise toutes les démarches administratives existantes, pour plus de clarté et de confort pour les usagers. »
3. « Enfin, ma « Grande cause du quinquennat » sera culturelle. Chaque citoyen, dès 12 ans, aura ainsi la possibilité d'obtenir un livre, une place de cinéma, une place de théâtre, un ticket de musée et une place de concert par mois. Une mesure financée par un « service culturel » (et non pas militaire) obligatoire, d'un mois passé dans une structure culturelle, quelle qu'elle soit. Je souhaite ainsi faire de la France un peuple de culture, dans toutes les strates de la société. »
Annette, 62 ans, retraitée du médico-social
1. « Je souhaiterais une métamorphose profonde de la fonction politique en abolissant les privilèges accordés aux hommes et femmes politiques de notre pays. Je prendrais exemple sur notre voisin allemand en supprimant les appartements de fonction et les indemnités de logement. J’abaisserais aussi les indemnités parlementaires qui s’envolent actuellement à plus de 7 000 euros. J'instaurerais également un mandat électoral unique : après le mandat, les hommes et les femmes politiques devront retourner dans la société civile. L’employeur aura l’obligation de réintégrer l’ex-élu. Ces mesures les obligeront d’une certaine manière à garder les pieds sur terre et savoir, par exemple, combien coûte réellement un pain au chocolat. »
2. « Nationaliser les fournisseurs d'eau, gaz, électricité et essence. Toutes ces sources d’énergies indispensables et vitales ne seront plus des produits sur lesquels se faire des bénéfices, ce qui permettra un encadrement strict des prix. »
3. « Je voudrais une reconnaissance des jeunes aidants. Ces enfants et ces adolescents qui apportent une aide régulière à un proche vivant avec une maladie ou en situation de handicap. Une aide qui passe par la préparation des repas, l’accompagnement dans les soins, le ménage, les courses et un soutien moral qui peut avoir de nombreuses conséquences néfastes sur leur santé physique et mentale. Je mettrais en place, comme c’est déjà le cas au Royaume-Uni, des services dédiés à ces jeunes aidants avec la création de séjours de répit et de soutien scolaire. J’instaurerais aussi des politiques publiques avec l’ouverture de droits spécifiques liés aux besoins de ces jeunes comme une bourse scolaire, l’aménagement des rythmes d’études pour les étudiants aidants ou la prise en charge d’un accompagnement psychologique. »
Zoé, 27 ans, conseillère agricole en Corse

1. « Un prix rémunérateur pour les agriculteurs. Je pense qu’il serait important d’instaurer un coût minimum d’achat des produits aux agriculteurs, qui serait au moins égal au coût de production. Il faudrait que cette mesure soit accompagnée d’une baisse des marges de la grande distribution, afin que le prix final pour le consommateur ne s’envole pas. Je mettrais aussi en place un revenu de retraite correspondant au smic, autant pour l’agriculteur lui-même que pour le conjoint collaborateur. »
2. « Ma deuxième idée serait de revaloriser les salaires des métiers de la santé comme les infirmières, les aides-soignantes, les auxiliaires ou encore les personnes travaillant dans un Ehpad. Pour moi, ce sont des métiers durs et pesants, très sollicités à cause du Covid-19 qui n’ont pas été suffisamment revalorisés sous Macron. »
3. « Enfin, je pense qu’il est urgent que le congé deuxième parent soit strictement égal à celui des mères. Tant au niveau des semaines à prendre que dans son caractère obligatoire, car j’ai l’impression que certains hommes n’osent pas encore le prendre. Le rendre obligatoire permettrait d’aider les pères dans l’appréhension de la paternité et soulagerait les mères. »
Emma, 13 ans, collégienne dans le Vaucluse
1. « Je pense à l’installation de distributeurs de protections hygiéniques gratuites dans les toilettes publiques ainsi que la généralisation de ces distributeurs dans tous les collèges et lycées de France, comme c’est actuellement le cas dans les universités depuis la rentrée scolaire. Certaines Régions ont d'ailleurs commencé à en mettre en place dans les lycées. Beaucoup de femmes sont confrontées aujourd’hui à la précarité menstruelle alors que les règles, c’est quelque chose de naturel, on ne devrait pas avoir à payer pour des protections hygiéniques. »
2. « Instaurer une obligation pour les adultes de participer à un ramassage de déchets dans des espaces naturels chaque mois. Ils seraient encadrés par des associations de protection de l’environnement. Je souhaiterais mettre cela en place car je suis scandalisée lorsque je vois des canettes de coca ou des restes de pique-nique lorsque je me promène sur la plage ou dans la forêt. »
3. « Pour finir, je voudrais ajouter l’inscription des noms de la femme et du mari sur les documents importants qu'ils ont en commun, comme les livrets de chèque, les papiers administratifs ou encore les papiers relatifs à l'éducation des enfants. Je trouve que ce n’est pas normal qu’il y ait seulement le nom du mari sur ces papiers, c’est sexiste. »