Militant de la lutte contre le sida, le Dr Kpote intervient depuis une vingtaine d’années dans les lycées et centres d’apprentissage d’Île-de-France comme « animateur de prévention ». Il rencontre des dizaines de jeunes avec lesquel·les il échange sur la sexualité et les conduites addictives.

Question raciale, métamorphoses de l’antiracisme, intersectionnalité, Ma Couleur Live Matters plus que la tienne… On n’a jamais autant kiffé notre race qu’en ce moment. Si le sujet est devenu le principal os à ronger des candidat·es à l’élection présidentielle, il s’invite depuis toujours dans mes séances de prévention. En effet, notre façon d’aborder l’amour et la sexualité, donc la relation à l’autre, est profondément influencée par notre histoire personnelle, notre environnement socioculturel, donc nos origines. Comme je n’ai jamais craint d’être « grand remplacé », la question de l’identité ne m’a jamais fait flipper.
Certes, il m’a fallu intégrer le concept de white privilege, chose pas aisée quand on a connu des périodes pas très fastes dans sa vie. Mais je n’ai pas attendu Rokhaya Diallo pour capter que le racisme était un principe de réalité. Les jeunes ne sont pas dupes et ne tournent pas autour du pot pour exprimer que les classes aux orientations peu cotées[…]