La clé d’un sommeil réparateur, selon les start-up de la « sleep tech » ? Une batterie de gadgets, capteurs et autres mouchards destinés à épier chaque nuit votre retrait du monde pour l’optimiser.
Les philosophes, les poètes et les poétesses voyaient dans le sommeil un doux mystère, le royaume des rêves et de l’oubli. Toujours promptes à tuer les derniers espaces d’utopie non marchande, les start-up en ont fait un business comme un autre. Le marché a désormais un nom, la « sleep tech », et une place de choix au CES de Las Vegas (Nevada, États-Unis), le raout annuel des technologies. Le ou la dormeur·se accompli·e ne rejoint plus les bras de Morphée sans son application de contrôle des cycles, son masque connecté, son oreiller bardé de capteurs. Les nouveaux somnifères sont des gadgets bourrés d’électronique et de références pseudo-scientifiques, qui atteignent plusieurs centaines d’euros.
Un secteur prometteur, car un·e Français·e sur trois dit souffrir d’un trouble du sommeil et 45 % des 25–45 ans estiment dormir moins que nécessaire, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Les médecins alertent sur les effets délétères de notre insomnie collective : cancers, maladies du cœur, diabète, problèmes[…]